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Campagne présidentielle américaine

Une semaine en forme de puzzle

Article publié le 15/01/2008 Dernière mise à jour le 16/01/2008 à 12:43 TU

Le sénateur républicain John McCain (G), au salon de l'Auto de Detroit, un lieu incontournable pour les candidats.(Photo : Reuters)

Le sénateur républicain John McCain (G), au salon de l'Auto de Detroit, un lieu incontournable pour les candidats.
(Photo : Reuters)

Ce mardi au Michigan, seuls les électeurs républicains ont voté, les démocrates ayant boycotté les primaires dans cet Etat pour le punir d’avoir bouleversé le calendrier électoral. Les primaires du Michigan coïncident avec le salon de l’Auto de Detroit. Cela met les candidats de plain-pied avec le principal sujet de préoccupation local. Dans cet Etat, autrefois connu comme le berceau mondial de l’industrie automobile, quelque 300 000 emplois dans l’industrie ont été supprimés au cours de ces sept dernières années. La Caroline du Sud et le Nevada seront les deux prochaines étapes après le Michigan.

De notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse

Ce mardi les primaires du Michigan ont été essentiellement un exercice républicain. Le parti démocrate a en effet interdit à ses candidats de faire campagne pour punir l’Etat d’avoir bouleversé le calendrier électoral en avançant la date de ses primaires. Barack Obama et John Edwards ont carrément retiré leur nom des listes de candidats. Hillary Clinton a laissé le sien, mais les votes qu’elle a reçus ne compteront pas, le Michigan n’aura pas de délégués à la convention démocrate.

Dans le camp républicain, la victoire de Mitt Romney ajoute un cran supplémentaire à l’incertitude de la compétition. Si l’on excepte les caucus du Wyoming, qui ne comptent pas beaucoup, trois candidats différents ont émergé de chaque confrontation avec l’électorat : Mike Huckabee pour l’Iowa, John McCain pour le New Hampshire et Mitt Romney pour le Michigan. Même s’il n’a pas fait campagne dans cet Etat, le très faible score de Rudy Giuliani jette aussi des doutes sur l’avenir de sa candidature. Devant cette situation confuse, certains commentateurs se prennent à rêver d’une convention « brockered », c’est-à-dire qui aurait réellement à débattre pour designer un candidat.

Le parti républicain a lui aussi sanctionné le Michigan pour son calendrier électoral, mais il a eu la main plus légère, l’Etat ne perd que la moitié de ses délégués.

Les primaires du Michigan coïncident avec l’autre grand événement local, le salon de l’Auto de Detroit. Cela met les candidats de plain-pied avec le principal sujet de préoccupation local. Le Michigan qui a été le berceau mondial de l’industrie automobile est aujourd’hui en sérieux déclin. Il a perdu au cours des sept dernières années 300 000 emplois dans l’industrie, et il est l’Etat où il y le plus de chômage aux Etats-Unis, avec un chiffre de 7,4%, soit deux points de plus que la moyenne nationale.

L’économie a donc été le thème principal de la campagne, ce qui est un bon exercice pour les candidats, dans la mesure où ce dossier vient de passer en tête des préoccupations des électeurs dans les sondages nationaux.

La Caroline du Sud, une étape décisive

Les républicains et les démocrates abordent cet Etat clé en ordre dispersé : les premiers organisent leur primaire ce samedi et les second le samedi suivant.

C’est le premier grand Etat du sud dans le processus de sélection, et  traditionnellement il sert d’arbitre aux résultats de l’Iowa et du New Hampshire.

Du côté républicain, la légende veut que celui qui gagne le New Hampshire remporte la nomination du parti. C’est effectivement là que George Bush s’était imposé contre John McCain en 2000. Cette année encore la Caroline du Sud sera un test décisif pour John McCain qui devra convaincre un électorat  conservateur qui penche vers Mike Huckabee.

Mais le vrai choc aura lieu le 26 janvier, lors des primaires démocrates. La moitié des électeurs démocrates de Caroline du Sud sont noirs, et l’approche de la compétition a fait entrer le facteur racial dans le duel Clinton-Obama. Ils se disputent âprement le vote de la communauté afro-américaine, Barack Obama parce qu’il en fait partie, Hillary Clinton parce que son mari bénéficiait d’une énorme popularité auprès des électeurs noirs.

Le Nevada, un défi pour les démocrates

C’est la première fois qu’un Etat de l’ouest entre dans les trois premières semaines de la compétition. Le Nevada, en se positionnant au début du calendrier, une opération que l’on appelle le « frontloading », n’a pas encouru les mêmes sanctions que le Michigan. Le parti républicain considère que la formule de sélection de l’Etat, les caucus, est plus flexible que les primaires. Les démocrates ne pouvaient décemment pas s’attaquer à l’Etat du chef de la majorité du sénat, Harry Reid.

Alors que les républicains sont occupés par les primaires du Michigan et du New Hampshire, les démocrates profitent d’une semaine relativement calme pour se concentrer sur cet Etat de 2 millions et demi d’habitants, surtout connu pour sa ville principale Las Vegas, capitale du jeu et de l’hôtellerie.

L’affrontement Clinton-Obama a pris la couleur locale. Le syndicat de la restauration, qui soutient la candidature de Barack Obama, a obtenu un aménagement de l’organisation des caucus, pour que ses adhérents puissent y participer en fonction de leurs horaires. Cela a déclenché une action en justice menée par des membres du syndicat de l’enseignement qui soutient Hillary Clinton.