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Pérou

Le témoignage d'une victime particulière : le Premier ministre del Castillo

Article publié le 19/01/2008 Dernière mise à jour le 19/01/2008 à 06:18 TU

Jorge del Castillo, Premier ministre du Pérou, au procès d'Alberto Fujimori, l'ancien président (au 2e plan à gauche).(Photo : AFP )

Jorge del Castillo, Premier ministre du Pérou, au procès d'Alberto Fujimori, l'ancien président (au 2e plan à gauche).
(Photo : AFP )

Un témoin particulier était entendu au procès pour violations des droits de l'homme de l'ancien président Alberto Fujimori : l'actuel Premier ministre, Jorge del Castillo, cité par les parties civiles. En avril 1992, alors qu'il était député de l'APRA, un parti social-démocrate d'opposition, il a été enlevé et séquestré par l'armée, sur ordre de Fujimori. Ce dernier, accusé aussi d'avoir ordonné l'assassinat de 25 personnes au début des années 90, risque une peine de 30 ans de prison.

Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier

Jorge del Castillo attendait ce procès depuis très longtemps, sans doute depuis le 5 avril 1992. C'est ce jour là qu'une centaine de militaires s'en sont pris à lui, qui était alors, député de l'APRA, un parti social-démocrate d'opposition. Ce même jour, Alberto Fujomori, alors président du Pérou, fermait le Congrès de manière autoritaire, avec l'aide de l'armée.

« Ils m'ont quasiment tué, ce soir là », raconte Jorge del Castillo, « ils m'ont capturé en usant de la violence, m'ont frappé, m'ont mis une cagoule et emmené dans une caserne militaire où je suis resté isolé, pendant cinq jours ».

Aujourd'hui Premier ministre, Jorge del Castillo a été appelé pour témoigner par les avocats de la partie civile, qui accuse Alberto Fujimori d'avoir donné l'ordre de séquestrer deux autres opposants de son régime en 1992.

Vendredi, Jorge del Castillo a donc tout relaté devant le tribunal, hargé de ce méga-procès pour violations des droits de l'homme.

En plus des séquestrations, Alberto Fujimori, âgé de 69 ans, est aussi accusé d'avoir ordonné l'assassinat de 25 personnes au début des années 90. Des accusations pour lesquelles il risque une peine de 30 ans de prison.