Article publié le 24/01/2008 Dernière mise à jour le 22/10/2008 à 02:14 TU
Avec notre correspondante à Kaboul, Constance de Bonaventure
Arrêté le 27 octobre dernier, le journaliste afghan, Perwiz Kambakhsh, est accusé d'avoir blasphémé l'islam. Il distribuait alors des tracts à la sortie de l'université de Balkh dans le nord du pays, tracts qui notamment accusaient le prophète Mahomet d'ignorer les droits de la femme. Propos qualifiés par les officiels «d'insultant pour l'islam et interprétant de manière erronée des versets du Coran».
Mais selon sa famille et ses collaborateurs, le jeune journaliste âgé de 23 ans n'est pas lui-même l'auteur de ses propos qui proviendraient d'un site iranien.
Pour le moment, Perwiz Kambakhsh n'a pas d'avocat, et selon son frère, il compte faire appel du jugement.
Quant au procureur adjoint de la province de Balkh, il a menacé d'arrestation tous ceux qui tenteraient de le soutenir.
La constitution afghane de 2001 soutient la liberté d'expression, tout en se reposant sur la charia, la loi islamique. Si bien, que tout ce qui est contraire à l'islam peut être puni de mort.
Depuis la chute du régime taliban en 2001, les médias fleurissent en Afghanistan, mais la liberté de la presse reste une réalité bien fragile.
L'insécurité, le poids des conservateurs, la menace de certains chefs de guerre et parfois la pression gouvernementale, pèsent sur les médias afghans.
Président de l'association des journalistes afghans
« Si Hamid Karzaï ne fait rien, cela voudra dire qu'il ne respecte pas ses propres lois. J'espère que le président va intervenir dans cette affaire, qu'il va nous aider. »