Article publié le 27/01/2008 Dernière mise à jour le 27/01/2008 à 22:17 TU
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
On ne voit pas encore comment l'Egypte pourra prendre les mesures nécessaires pour contrôler sa frontière avec Gaza « le plus vite possible », comme l'a affirmé le chef de la diplomatie égyptienne.
Il y a bien la proposition du chef de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, d'envoyer sa garde présidentielle assurer le contrôle côté palestinien, mais la proposition semble irréaliste avec le refus du Hamas qui contrôle Gaza et qui en a justement chassé les forces du Fatah de Mahmoud Abbas.
Avoir recours aux forces de sécurité égyptiennes est aussi irréaliste. Ces forces ne se montent qu'à 750 hommes, une goutte d'eau face aux dizaines de milliers de Palestiniens qui franchissent chaque jour la frontière dans les deux sens.
« L’Egypte semble vouloir progressivement réduire le flot de gazaouis. Les Egyptiens de Rafah ont reçu l’interdiction de louer des appartements à des Palestiniens. Le message est clair, les habitants de Gaza ne doivent pas s’éterniser en Egypte. »
Pas question non plus d'en augmenter le nombre tant que le traité de paix égypto-israélien restreignant les forces égyptiennes à la frontière n'aura pas été modifié.
Restent les négociations avec le Hamas pour restaurer la situation antérieure à la prise de Gaza par le mouvement islamiste. Dans cette dernière hypothèse, on aurait des forces du Hamas d'un côté, des Egyptiens de l'autre et des observateurs européens au milieu avec des caméras israéliennes pour surveiller le tout.Une solution qui nécessite la bénédiction du Fatah, des Israéliens, sans oublier des Européens!
Mais déjà, les Egyptiens semblent bien mal disposés à l'égard du Hamas. Ils ont exprimé leur plus vif mécontement, ce dimanche, à l'issue du conseil des ministres présidé par le Président Moubarak, pour la façon dont le mouvement islamique a imposé un fait accompli en perçant la frontière et en agressant les garde-frontières égyptiens. Un acte qualifié de « provocation injustifiée » par le ministre des Affaires étrangères. 38 membres des forces de sécurité ont été blessés à Rafah et deux d'entre eux sont entre la vie et la mort.
La presse égyptienne évoque par ailleurs les risques d'attentats terroristes islamistes à l'issue de l'ouverture des frontières et rappelle les derniers actes terroristes dans le Sinaï. Ce qui laisserait présager une intervention plus musclée des forces de sécurité à la frontière.