par RFI
Article publié le 27/01/2008 Dernière mise à jour le 27/01/2008 à 17:53 TU
Paddy Ahsdown est réaliste : occuper un poste éminemment consensuel, comme celui d'émissaire de l'ONU, dans un pays qui dès le départ ne veut pas de lui, est une tâche pour le moins délicate. C'est pour cela qu'il y renonce alors qu'il était quasiment déjà nommé par Ban Ki Moon. Cette décision permet par ailleurs de ne pas envenimer les relations déjà tendues entre Londres et Kaboul.
Ahsdown avait demandé des pouvoirs élargis, mais le président afghan ne l'entendait pas de cette oreille. Hamid Karzaï craignait en effet que ce super envoyé onusien, de surcroît britannique comme l'ancienne puissance coloniale, ne lui fasse de l'ombre et n'affaibisse son gouvernement déjà peu solide.
Une crainte fondée aussi par la forte personnalité de Paddy Ashdown qui avait administré la Bosnie d'une main de fer. Il y avait été nommé haut-représentant de la communauté internationale entre 2002 et 2005, et avait allié réformes de choc et licenciements à haut niveau.
Hamid Karzaï lui préfère donc le général, britannique aussi, John McColl, numéro 2 des forces de l'Otan en Europe, qui connait bien l'Afghanistan et est plus à même , estime-t-il, de travailler avec le gouvernement afghan comme avec la communauté internationale en Afghanistan.