Article publié le 27/01/2008 Dernière mise à jour le 28/01/2008 à 00:37 TU
Le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a décrété lundi journée de deuil national et a ordonné la fermeture des écoles et des universités. Une décision prise après des manifestations, dimanche, contre les coupures de courant à Beyrouth et dans le sud du pays. Les protestations ont dégénéré en violents affrontements entre l'armée et des militants de l'opposition pro-syrienne.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Un manifestant chiite jette des pierres durant les émeutes qui ont eu lieu à Beyrouth, le 27 janvier 2008.
(Photo: Reuters)
Des heures après le début des émeutes, le calme n'était toujours pas revenu dans la banlieue-sud de Beyrouth. Des jeunes manifestants en colère continuent de bloquer les principales artères, à l'aide de pneus enflammés. Et le bilan des affrontements, revu à la hausse, a amplifié le malaise. Des coups de feu sont tirés de temps à autre et une grenade lancée a fait sept blessés.
En milieu de soirée, l'armée libanaise, débordée l'après-midi, a tenté de reprendre le contrôle de la situation. Des unités d'élite appuyées par des véhicules blindés ont investi les lieux sous un feu nourri. C'est la première fois depuis vingt ans que l'armée pénètre dans le fief du Hezbollah.
Après avoir procédé à quelques interpellations, les militaires ont rapidement rebroussé chemin. Quelques minutes plus tard, les manifestants qui s'étaient dispersés dans les ruelles adjacentes ont repris possession du terrain.
Dans les autres régions, la tension est moins forte. Des responsables des deux formations chiites, Amal et Hezbollah, ont sillonné le quartier, appelant par haut-parleurs les manifestants à rentrer chez eux. Leur intervention a permis la réouverture de la route de l'aéroport.
Des rassemblements de protestation ont également eu lieu dans le sud du Liban et dans la plaine orientale de la Bekaa, également des fiefs du Hezbollah.
Scotchés pendant des heures devant leur écran de télévision, les Libanais sont allés dormir, sans savoir de quoi sera fait leur lendemain.