par RFI
Article publié le 30/01/2008 Dernière mise à jour le 30/01/2008 à 09:13 TU

Images exclusives de la répression dans les rues de Rangoon, diffusées par la chaîne américaine CNN, en octobre 2007.
(Photo : CNN)
La répression se poursuit sur tous les fronts en Birmanie, et notamment à l'ombre des murs d'Insein, prison rendue célèbre par les centaines de détenus politiques qu'elle renferme depuis des décennies. C'est là que se trouvent une bonne partie des personnes arrêtées lors des manifestations d'août-septembre dernier, et c'est là que devraient être jugés, à huit clos, les dix meneurs du mouvement dont on vient d'apprendre l'inculpation.
L'information provient de l'avocat Aung Thein, membre de l'opposition. Lui même a eu connaissance de ces inculpations par les familles des opposants, car Aung Thein n'est pas autorisé à rencontrer les membres de son parti en prison. Parmi les dix meneurs, il y a notamment Min Ko Naing et Ko Ko Gyi, deux figures du mouvement Génération 88, créé en 2005 après leur libération. Min Ko Naing a déjà purgé une peine de 14 ans pour sa participation aux événements de 1988. Il risquerait sept ans de prison supplémentaire pour avoir enfreint la loi sur les publications.
En maintenant ces personnalités en détention, le régime birman tente d'éviter une nouvelle mobilisation de la rue. Pour s'en assurer, les généraux continuent d'ailleurs d'arrêter des sympathisants de l'opposition et resserrent le contrôle sur le net : mardi, un site d'information évoquait l'interpellation d'un opposant à la sortie d'un café internet de Rangoon.
Plusieurs vagues d'arrestations se sont succédé depuis le mois d'août, selon Amnesty International, il y aurait encore près de 700 opposants en prison. L'organisation de défense des droits de l'homme mentionne également 80 disparus.
L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a quitté mercredi à bord d'un convoi officiel la résidence où elle est habituellement confinée à Rangoun pour des entretiens avec des cadres de son parti, a annoncé un responsable du régime militaire.
Mardi, l'envoyé spécial de l'Union européenne pour la Birmanie, l’Italien Piero Fassino, en tournée dans la région, avait pressé les dirigeants birmans de libérer Aung San Suu Kyi et d'ouvrir une nouvelle phase dans le dialogue avec l'opposition.