par RFI
Article publié le 30/01/2008 Dernière mise à jour le 30/01/2008 à 14:17 TU
A quelques jours du deuxième tour de l'élection présidentielle en Serbie, l'inconnue demeure sur la date à laquelle les Albanais du Kosovo proclameront leur indépendance. Les Européens préparent discrètement l'arrivée sur place de 2 000 hommes chargés d'encadrer cette indépendance, tandis que la Serbie, sans avoir les moyens d'imposer son point de vue, continue d'affirmer qu'elle n'abandonnera jamais cette partie de son territoire. Et c'est désormais son allié russe qui multiplie les déclarations fortes.
Vladimir Poutine le martèle en personne : la Russie est catégoriquement opposée à l'indépendance du Kosovo. Avec à ses cotés le président serbe venu signer des accords gaziers, le chef du Kremlin évoquait récemment « de graves dommages à l'ensemble du système de droit international avec des conséquences négatives pour les Balkans et pour tout le monde ».
En plus d'une opposition diplomatique, la Russie brandit la menace d'action sur le terrain, le négociateur russe pour la province serbe annonce que son pays prendra toute une série de mesures de rétorsion, sans plus de détails, mais qui dit indépendance dit partition selon lui, avec le risque d'une catastrophe humanitaire.
Désormais, c'est la mission européenne qui fait l'objet de critiques. Moscou insiste, elle est contraire aux résolutions de l'ONU, là encore il est question de conséquences néfastes. La Russie laisse entendre qu'il y aura une réaction « adéquate ». Si elle a réussi à bloquer une caution par le Conseil de sécurité, la Russie dans les faits a échoué à bloquer le processus d'indépendance et sa reconnaissance future, il est donc logique qu'elle en condamne toutes les étapes qui se dessinent, en dehors d'une légitimité onusienne.