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Bangladesh

Les fins de mois très arrondies de M.Mollah

Article publié le 05/02/2008 Dernière mise à jour le 05/02/2008 à 16:00 TU

Logo de la compagnie Titan GasDR

Logo de la compagnie Titan Gas
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L'escroquerie est colossale et très emblématique de la corruption qui a gangréné pendant des années la vie économique et politique du Bangladesh. Un simple commercial de la compagnie publique de distribution de gaz est parvenu à amasser près 100 millions d'euros en 12 ans de carrière. C'est une enquête lancée dernièrement au sein de l'entreprise Titas Gas qui a mis son histoire et sa fortune sur la sellette.

De son entrée à Titas Gas, en 1985, à sa démission, en 97, Abdul Kader Mollah n'avait guère progressé dans l'entreprise. De simple employé, il était certes devenu commercial, mais son salaire déclaré était à peine supérieur à 68 euros par mois.

En 12 ans de carrière, l'homme a en fait accumulé 100 millions d'euros. Une énorme fortune acquise grâce à un système aussi simple qu'illégal : la gestion personnelle des abonnements des entreprises de la plus grande zone industrielle du pays. Raccordements illégaux, au prix de pots-de-vin, qui permettaient aux usines de payer moins cher leurs factures, sur lesquelles l'employé de Titas Gas percevait régulièrement une commission.

De quoi s'enrichir très vite, et sans risque, grâce à des protections jusque dans les partis politiques, aussi bien au BNP de Khaleda Zia qu'à la Ligue Awami de Sheikh Hasina, qui se sont succédés au pouvoir.

Abdul Kader Mollah a ainsi fait fructifier son magot en devenant propriétaire de 15 sociétés, de 13 appartements, d'un immeuble de cinq étages, d'une trentaine de véhicules, ou encore d'une ferme d'une vingtaine d'hectares. La commission d'enquête sur la corruption qui vient de l'épingler évalue aujourd'hui ses biens et liquidités à 204 millions d'euros.


L'affaire est exceptionnelle, car la fortune accumulée par l'ancien salarié est vertigineuse. Mais la pratique, elle, est répandue. Et la corruption gangrène la vie économique mais aussi la moindre démarche sociale et la vie politique. Transparency International classe régulièrement le Bangladesh parmi les pays les plus corrompus au monde.

La corruption au Bangladesh

Dossier réalisé en février 2007

« La moindre démarche économique ou sociale rime avec pot-de-vin »

écouter 3 min 55 sec

05/02/2008 par Alain Renon