par RFI
Article publié le 06/02/2008 Dernière mise à jour le 07/02/2008 à 06:33 TU
Dans le cadre de l'ISAF, la France pourrait envoyer un plus grand nombre d'instructeurs auprès de l'armée afghane.
(Source : OTAN)
« A Londres, Condoleezza Rice et ses hôtes auront convenu de maintenir la pression sur la France et l’Allemagne pour l’envoi de troupes supplémentaires [en Afghanistan], tout en persuadant le Canada de ne pas se désengager ».
Après l’année 2007 qui aura été la plus sanglante depuis le renversement du régime taliban, en 2001, la Force d'assistance à la sécurité de l'Otan en Afghanistan, l'Isaf, a besoin d'un renfort de 7 500 hommes, ainsi que d'équipements supplémentaires, comme des hélicoptères.
Voulant « secouer » ses partenaires, le secrétaire américain à la Défense - dans un entretien sur une chaîne télé à la mi-janvier – s’en était pris aux troupes européennes qui, avait-il dit, « ne sont pas formées à la contre-insurrection, hésitent à patrouiller pour éviter les pertes, ou répugnent à combattre avec l'armée afghane ».
Si bien qu'à Vilnius, la réunion « informelle » risque de mériter doublement son nom. Chaque pays met ses conditions. Les Etats-Unis exigent une relève pour les 3 000 Marines envoyés en renfort dans le sud afghan, mais seulement pour sept mois.
La Grande-Bretagne demande un « juste partage des tâches ». L'Allemagne, troisième contributeur, mais uniquement dans le nord du pays, ne veut toujours pas migrer dans le sud afghan, en dépit des pressions répétées de Washington : le Bundestag le lui interdit.
«Berlin mise surtout sur la reconstruction du pays plus que sur les aspects militaires».
Les Canadiens promettent de se retirer s'ils ne sont pas épaulés sérieusement dans les mois qui viennent.
La France enverrait des effectifs supplémentaires
Qualifiée de « rude » par les Allemands, la lettre de Robert Gates a été considérée comme « courtoise » par les Français, qui avaient déjà laissé entendre que Paris s'impliquerait davantage : le président Sarkozy pourrait l'annoncer lors du sommet de l'organisation transatlantique, à Bucarest, en avril prochain.
Il s'agirait, soit de l'envoi d'une unité des forces spéciales -comme cela avait été le cas jusqu'en janvier 2007, mais sous commandement direct américain- soit de déplacer vers le sud, tout ou partie du bataillon français, qui assure la sécurité d'une partie de Kaboul ; ou de l'envoi d'un plus grand nombre d'instructeurs auprès de l'armée afghane.
Ce jeudi, une escadrille de chasseurs Rafale s'est envolée pour Kandahar, dans le sud afghan, pour y relever des Mirage F1, appareils plus anciens.
Sur le fond, la France souhaiterait que ces aménagements « techniques » s'accompagnent de la relance d'une « stratégie globale », seule capable de mettre fin à l'actuelle dégradation de la situation en Afghanistan.
Visite surprise de Condoleezza Rice et de David Miliband
La secrétaire d’Etat américaine et le ministre britannique des Affaires étrangères ont effectué une visite surprise en Afghanistan jeudi matin, peu avant l’ouverture de la réunion informelle de Vilnius.
« Franchement, j'espère qu'il y aura davantage de contributions en termes de troupes, et il faut également une plus grande contribution de l'Afghanistan dans ces effectifs », a déclaré Mme Rice aux journalistes qui l'accompagnaient à Kaboul.