Article publié le 08/02/2008 Dernière mise à jour le 09/02/2008 à 07:35 TU
Aucun soldat français des forces spéciales n'a participé aux combats au Tchad. La France dément de façon très ferme les informations publiées ce matin La Croix. Le quotidien affirme que les forces spéciales françaises ont soutenu l'armée tchadienne que des officiers auraient même participé à l'attaque contre une colonne de rebelles le 1er février. Le ministère de la Défense et la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade démentent formellement.
Le 6 février 2008, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a rencontré les soldats français à Ndjamena.
(Photo : AFP)
Pour ce qui est des « Forces spéciales », les militaires reconnaissent qu'elles étaient bien présentes : le COS (commandement des opérations spéciales) est d'ailleurs engagé dans chaque opération de l'armée française. Ces commandos ont participé notamment aux extractions de dizaines de diplomates américains et allemands et de leurs familles ; ils ont été chercher, dans les quartiers, des ressortissants français isolés. Il leur est arrivé de répliquer à des tirs sur leurs convois. Mais, ni eux ni aucune autre unité française n'ont participé aux combats entre l'armée tchadienne et les rebelles, en application d'ailleurs d'un ordre supérieur qui était « pas d'intervention directe ».
De même, à propos de la bataille de Massaguet, vendredi, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, coordonnée par les Français. « Négatif, impensable », répondent les militaires. Une bataille qui a d'ailleurs tourné au désastre pour les troupes d'Idriss Déby et qui n'était en « rien coordonnée par un ou des officiers français, comme cela a été prétendu ». « Imaginez ce qui se serait passé si l'on avait retrouvé le corps d'un militaire français » ajoute un militaire.
En fait, l'appui essentiel fourni par les militaires français, qui est réel, est ailleurs : en tenant l'aéroport, où est également basée la petite armée de l'air tchadienne, ils ont permis l'arrivée de munitions, en provenance par exemple de Libye, pour les blindés tchadiens. Ils ont pu eux-mêmes en livrer à leurs collègues tchadiens, cela fait partie du soutien logistique qu'ils assurent « normalement », en vertu de l'accord de coopération militaire technique.
Ils ont également protégé les stocks de carburant ; et ils ont permis aux trois hélicoptères de combat « tchadiens » - à équipages en partie ukrainiens ou mexicains - d'opérer ... et de retourner la bataille en faveur du président Déby. C'est d'ailleurs en voulant défendre ce secteur de l'aéroport qu'a eu lieu l'unique accrochage reconnu par les militaires français : la réplique d'un char Sagaïe à un tir de Rpg7.
sur les combats au Tchad
« Il n'y a pas eu de force spéciale qui ait participé au moindre mouvement. »
A écouter
Porte-parole de la rébellion tchadienne
« Nous avons capturé le gouverneur de la ville de Mongo et nous lui avons demandé de reprendre la gestion administrative de la ville. Le travail des services publics a repris normalement à Mongo. Nous avons mis en placeun poste de gendarmerie et nous contrôlons la ville de Bitkin ainsi que la zone entre Bokoro et N'Gama. Il s'agit pour nous d'avoir une base arrière solide, avant d'aller à l'assaut de la capitale et du pouvoir ».
09/02/2008 par Laurent Correau
Ministre tchadien de l'Intérieur
« Les rebelles, des fuyards qui sont venus aux portes de Ndjamena et qui ont été mis en déroute. En ce moment ils sont à la dérive, et tentent de regagner leurs bases au Soudan. Qu'ils soient à Mongo ou à Bitkin, ils seront pourchassés et mis hors d'état de nuire. Les forces de défense tchadiennes sont à leurs trousses et s'ils se regroupent, ils seront anéantis. Ces mercenaires à la solde du Soudan seront attaqués là où ils sont ».
09/02/2008 par Sébastien Nemeth