Article publié le 08/02/2008 Dernière mise à jour le 08/02/2008 à 13:06 TU
Nuon Chea, ancien bras droit de Pol Pot, devant la Chambre extraordinaire au sein des tribunaux cambodgiens parrainée par l'Onu.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Pour la première fois, des victimes des Khmers rouges ont fait face à un ancien leader du régime génocidaire qui a fait 1 700 000 morts. « C’est surréel » commentait l’une d’elles, satisfaite d’avoir pu prendre part au débat.
Seng Theary emprisonnée enfant sous les Khmers rouges et sous le règne desquels ses parents ont perdu la vie a, non sans émotion, pris la parole durant l’audience.
Elle a lancé un vibrant appel à toutes les victimes à participer directement ou indirectement à la procédure judicaire. « N’ayez pas peur de le faire » les a-t-elle encouragé avant de faire remettre à Nuon Chea, un livre sur le traumatisme au Cambodge, « il se doit de le lire, il a le temps ».
Le visage de l’ancien bras droit de Pol Pot placé en détention provisoire est resté de marbre. La défense a argumenté en faveur de sa remise en liberté au motif qu’il ne constitue pas une menace pour l’ordre public. En réponse, les avocats des parties civiles ont fait valoir les sentiments d’angoisse, de rancœur et d’injustice qui étreignent encore aujourd’hui les nombreuses victimes de ce régime.