Article publié le 18/02/2008 Dernière mise à jour le 18/02/2008 à 09:57 TU
La banque Northern Rock a plongé dans la tourmente suite à la crise des « subprimes » américaines.
( Photo : Reuters )
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Voilà une lourde décision que le gouvernement britannique aura essayé d’éviter jusqu’au bout.
En annonçant la nationalisation de Northern Rock, le ministre des Finances, Alistair Darling, a d’ailleurs insisté sur le fait qu’il le faisait à contre cœur et de façon temporaire, mais qu’après avoir offert toutes les opportunités possibles au secteur privé pour racheter la banque, le gouvernement n’avait d’autre solution que de protéger les intérêts des contribuables britanniques.
En effet, ce sont ces derniers qui, par le biais de la Banque d’Angleterre, soutiennent financièrement l’établissement (mis en graves difficultés depuis septembre) en le subventionnant sous forme de prêts à hauteur de 73 milliards d’euros.
On s’attend maintenant à ce que le gouvernement nomme Ron Sandler, l’ancien patron de la Lloyd’s, la compagnie d’assurance londonienne, pour diriger Northern Rock. Ron Sandler est très respecté dans le milieu des affaires pour avoir restauré la confiance dans la Lloyd’s, plongée dans une grave crise financière il y a plusieurs années.
Cette nationalisation est un embarras cuisant pour le gouvernement de Gordon Brown qui a pendant des mois tenté de retrouver un repreneur privé. Il fait aujourd’hui un constat d’échec. Qui plus est, le Premier ministre a toujours redouté les connotations politiques d’une nationalisation. Le gouvernement en place est un gouvernement travailliste, qui est parvenu au pouvoir en rejetant l’image du Labour des années 1970 et celle d’une industrie nationalisée et souffreteuse.