Article publié le 21/02/2008 Dernière mise à jour le 21/02/2008 à 23:14 TU
Le leader du PPP, Asif Ali Zardari (g) et l'ancien Premier ministre, Nawaz Sharif (d) à Islamabad.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Ce n’était pas gagné d’avance parce que dans le passé, les deux grandes formations ont été rivales. Mais c’est vrai qu’elles sont arrivées toutes les deux largement en tête du scrutin de lundi. Le Parti du peuple pakistanais de Benazir Bhutto, l’ancien Premier ministre assassinée, a eu le plus grand nombre de sièges, mais il est suivi de près par le parti de Nawaz Sharif.
Les deux grandes formations de l’opposition ont donc réussi à se mettre d’accord sur des prérogatives communes, à savoir la restauration des institutions et la réhabilitation du président de la Cour suprême qui avait été limogé par le chef de l’Etat.
Rappelons que le président de la Cour suprême était sur le point d’invalider l’élection du président Musharraf avant d’être démis de ses fonctions.
C’est donc une alliance qui risque de mettre en grande difficulté Pervez Musharraf. Non seulement il a été désavoué par la population pakistanaise lundi lors des élections, mais par ailleurs, c’est l’un de ses grands rivaux, Nawaz Sharif, qui forme une coalition avec le Parti du peuple pakistanais.
Il faut rappeler que Nawaz Sharif avait été renversé par Pervez Musharraf lors de son coup d’Etat en 1999. Depuis, l’ancien Premier ministre est extrêmement virulent dans ses critiques contre le chef de l’Etat. Nawaz Sharif dénonce une dictature et demande le départ de Pervez Musharraf.
Alors le PPP et la PML-N (Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz) sont donc cette fois-ci officiellement alliés, et le président pakistanais est dans une position extrêmement difficile avec l’annonce de cette nouvelle alliance. Il reste maintenant à savoir comment les deux grands partis vont réussir à concrétiser leur union.