Article publié le 24/02/2008 Dernière mise à jour le 24/02/2008 à 13:43 TU
Réunis à Buenos Aires samedi, les présidents du Brésil, d'Argentine et de Bolivie ne sont pas parvenus à trouver une solution à l'insuffisance de l'offre de gaz bolivien. Le Brésil, qui avait fait savoir avant cette réunion qu'il n'était pas disposé à voir sa part diminuer, a refusé de partager la pénurie.
Avec notre correspondant à Buenos-Aires, Jean-Louis Buchet
La présidente argentine Cristina Kirchner (au centre) entourée des présidents brésilien Lula da Silva (à gauche) et bolivien Morales, à Buenos Aires le 23 février 2008.
(Photo : Reuters)
Le Brésil a encore gagné. Si la Bolivie n'a pas assez de gaz pour respecter ses engagements avec ses deux principaux clients, c'est l'Argentine qui en souffrira.
Tel est le principal résultat du sommet qui a réuni les présidents Cristina Kirchner, Lula da Silva et Evo Morales. Quand ce dernier a annoncé il y a une semaine que la production bolivienne ne permettrait pas de couvrir cette année la demande potentielle de ses deux grands voisins, il s'attendait à un geste de Brasilia.
Le poids du Brésil
Et c'est avec l'appui de Morales que l'Argentine Cristina Kirchner a demandé à Lula de répartir de manière équitable le déficit prévu de cinq milliards de mètres cube par jour. « Pas question », a dit le Brésilien, qui entend bien être livré des trente milliards de mètres cube prévus contractuellement.
Libre à lui, si la conjoncture le permet, de revendre de l'énergie à l'Argentine. Lula fait jouer le poids du Brésil, première puissance régionale, sa place de client numéro un de la Bolivie, mais aussi son expérience face à des dirigeants plus tendres.
Pour sauver la face, le sommet a décidé la création d'un groupe de coordination formé par les ministres de l'Energie des trois pays. Il aura à suivre la demande et à prendre des mesures qu'il jugera opportunes : c'est dire qu'il pourra entériner les décisions brésiliennes.