par RFI
Article publié le 24/02/2008 Dernière mise à jour le 24/02/2008 à 22:36 TU
Un hélicoptère militaire turc atterrissant sur une base militaire près de Cukurca dans la province d'Hakkari.
(Photo : Reuters)
L’offensive turque au nord de l’Irak contre les séparatistes du PKK – Parti des travailleurs du Kurdistan – met dans l’embarras le gouvernement régional à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, ainsi que le gouvernement national à Bagdad.
Le gouvernement régional kurde est trop faible pour s’opposer ouvertement aux soldats turcs et à leurs alliés américains – qui sont en même temps ses propres alliés. Toutefois, ce gouvernement régional kurde ne peut pas montrer cette faiblesse à sa population, qui a d’abord accueilli les Américains comme des libérateurs, mais qui observe maintenant avec de plus en plus d’amertume et de colère leur soutien actif à l’offensive turque.
Le gouvernement du Kurdistan irakien assure donc avoir pris des mesures pour faire cesser les activités du PKK. Il assure également ne lui apporter aucun soutien. En même temps, il exige « un retrait turc immédiat » et accuse les Etats-Unis d’être « responsables » des opérations militaires en cours. Il menace même d’appeler la population de la région « à une résistance générale » si des civils étaient tués par l’armée turque.
Même embarras du côté du gouvernement irakien à Bagdad. Son porte-parole assure que l’offensive turque ne représente pas « une atteinte à la souveraineté de l’Irak », mais le ministre irakien des Affaires étrangères déclare que cette attaque pourrait « déstabiliser la région ».
Dans ces conditions, on comprend le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, quand il dit espérer une opération « courte » et « précise ».