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Espagne

Un duel intense

Article publié le 26/02/2008 Dernière mise à jour le 26/02/2008 à 11:41 TU

José Luis Zapatero, l'actuel chef du gouvernement socialiste (à gauche), et Mariano Rajoy, son rival du Parti populaire (à droite).( Photo : Reuters )

José Luis Zapatero, l'actuel chef du gouvernement socialiste (à gauche), et Mariano Rajoy, son rival du Parti populaire (à droite).
( Photo : Reuters )

Economie, ETA... Le Premier ministre sortant José Luis Zapatero et son rival de droite Mariano Rajoy se sont affrontés hier à la télévision pour la première fois avant les législatives du 9 mars, qui s'annoncent serrées. Un autre débat est prévu le 3 mars.

Avec notre envoyée spéciale à Barcelone, Béatrice Léveillé

Difficile de trouver deux candidats plus différents que Mariano Rajoy et Jose Luis Zapatero. Avec ses lunettes, sa barbe poivre et sel et ses cinq années de plus, Mariano Rajoy  a tenté de s'imposer, mais José Luis Zapatero, impassible, très sûr de lui,  est décidément plus à l'aise devant  les caméras.
 
Ce premier débat entre deux candidats à la présidence du gouvernement espagnol n'a pas permis au candidat de la droite de mettre en difficulté son adversaire. José Luis Zapatero a encaissé les coups et martelé son bilan : « Je porte un projet ambitieux pour l’Espagne, un projet qui a besoin de quatre années de plus » a déclaré le président du gouvernement sortant, qui affirme avoir tenu les promesses qu'il avait faites, il y a quatre ans.
 
Mariano Rajoy  est parfois tombé dans la facilité en évoquant le prix des produits de base comme  le pain, le lait, les oeufs, qui a augmenté comme partout ailleurs, pour interpeller José Luis Zapatero, lui demandant s'il pouvait encore prétendre aujourd'hui que la situation économique était meilleure que jamais. Le débat très encadré a souvent tourné a une ennuyeuse bataille de chiffres. Chacun exhibait des graphiques peu lisibles.
 
Ces deux heures pour convaincre laisseront beaucoup d'électeurs sur leur faim. Les analystes politiques étaient divisés à l'issue du débat. Sur  la chaîne Noticias 4, les téléspectateurs ont fini par trancher, donnant l’avantage à José Luis Zapatero.  
 
Tous les grands thèmes de la campagne ont été évoqués
 
Sur la politique sociale, José Luis Zapatero a rappelé à Mariano Rajoy qu'il avait voté contre les réformes entreprises, ces quatre dernières années, en faveur de la famille, des femmes et des homosexuels. Réformes que les Espagnols ne veulent pas remettre en question aujourd’hui.
En matière d'immigration, la politique du gouvernement a été catastrophique selon le candidat de droite, qui a parlé d’une « avalanche d’immigrés en Espagne, ces dernières années ». « On a signé des accords de rapatriement avec les pays d'origine des immigrés » a rétorqué José Luis Zapatero. « Et vous avez, vous aussi, régularisé des immigrés quand vous étiez ministre de l'Intérieur de Jose Maria Aznar ».
 
Enfin, les deux candidats ont parlé du terrorisme de l'ETA et des velléités indépendantistes des Autonomies, les régions espagnoles. « Vous n'avez vraiment aucune idée de ce qu'est la nation espagnole ! Vous semez la discorde », a dit Mariano Rajoy à José Luis Zapatero, qui lui a répondu que son parti croyait à l’autonomie des régions : « Nous pensons que cela est très bon pour l'Espagne. Ce pays est un pays divers, qui se construit dans le dialogue et ce dialogue renforce l'Etat espagnol ».

Après le débat : revue de la presse espagnole

« Un face-à-face dur, âpre et très agressif… Cela faisait 15 ans qu’un tel débat n’avait pas eu lieu...»

26/02/2008 par François Musseau