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Turquie/Irak

Opération militaire et diplomatique pour Ankara

Article publié le 27/02/2008 Dernière mise à jour le 27/02/2008 à 11:24 TU

Un véhicule blindé escorte les camions militaires turcs dans la province d'Hakari.(Photo: Reuters)

Un véhicule blindé escorte les camions militaires turcs dans la province d'Hakari.
(Photo: Reuters)

L'armée turque poursuit sa lutte contre les rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak. Plus d'une centaine de personnes sont déjà mortes dans les combats commencés jeudi dernier, parmi lesquels figurent « 77 rebelles kurdes et 5 soldats turcs, tués depuis mardi soir » selon l'état-major de l'armée turque. Le secrétaire d'Etat américain à la défense, Robert Gates, doit se rendre ce jeudi en Turquie. Il va demander aux dirigeants turques de cesser rapidement l'opération militaire. Les Etats-Unis craignent que ces combats nuisent à la situation déjà difficile en Irak. Bagdad a condamné l'incursion comme une « violation de la souveraineté de l'Irak ».

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Comme l’entente turco-irakienne conclue cet automne sur le cadre d’une telle opération militaire semble mise à mal, Ankara a décidé d’envoyer aujourd’hui même à Bagdad une mission diplomatique de haut rang pour tenter de rassurer le gouvernement irakien sur au moins 3 points.

D’abord, l’intervention militaire ne vise aucunement l’intégrité territoriale et politique de l’Irak, comme le rappelle régulièrement Erdogan et ses ministres ; elle n’entend pas, par exemple, interférer dans les affaires de l’administration kurde locale.

Ensuite, elle ne vise pas les civils et les dégâts seront dédommagés promet Ankara. On sait par exemple que de nombreux ponts ont été détruits. Ils seront soit réparés, soit reconstruits.

Enfin, les soldats se retireront dès que leur travail sera terminé. Il n’est pas question par exemple, comme le réclame avec virulence l’opposition, d’établir une zone tampon sur le sol irakien. Et d’ailleurs, le Parlement local kurde a réclamé hier la fermeture des quatre bases que la Turquie entretient depuis sa dernière intervention (c’était en 1997).

Reste à savoir quand justement l’armée turque estimera avoir atteint son objectif. Pour l’instant, elle semble piétiner et plus elle tardera à se retirer, plus les critiques se feront entendre.