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Être maire

Une fonction en évolution

par  RFI

Article publié le 28/02/2008 Dernière mise à jour le 06/03/2008 à 17:20 TU

La fin des maires ?© AFP

La fin des maires ?
© AFP

La commune étant la plus petite unité administrative française, son gestionnaire, le maire, reste le responsable le plus proche des citoyens. Il joue le rôle d'arbitre, de manager et d'assistante sociale. Mais quelles sont les décisions qui sont encore de son ressort ? La dernière vague de décentralisation l'a dépourvu d'une partie de ses attributions. Par ailleurs, la complexité des tâches qu'il doit assurer aujourd'hui l'oblige à s'entourer de plus en plus d'une armée de spécialistes

Selon un sondage Ipsos, réalisé à l'occasion du congrès 2007 de l'Association des maires de France, 88% des Français disaient connaître le nom de leur maire contre seulement 58% pour le député.

42% affirmaient avoir discuté avec lui et 70% se déclaraient satisfaits de son action. 

Cette succession de statistiques fait du maire le personnage le plus populaire du paysage politique français.

La fin des maires ?

Au contact avec les citoyens, les maires se définissent comme « les artisans du développement local », mais aussi comme « les soutiers de la République », précise le géographe Luc Gwiazdzinski, qui a écrit avec l'économiste Gilles Rabin La fin des maires (éditions Fyp).

Comme le laisse supposer le titre de leur ouvrage, les deux auteurs sont plutôt pessimistes sur l'avenir du représentant de la commune.

« L'édifice républicain s'est lézardé, l'équilibre s'est rompu sous les coups de boutoir de la mondialisation, de la construction européenne et d'une décentralisation toujours inachevée. Le curé s'en va. Les services publics désertent les communes. L'État a décentralisé mais au niveau des régions et des départements, en dépouillant le maire d'une partie de ses décisions et de ses moyens ». Le spectre d'un représentant de l'État totalement désincarné hante les deux spécialistes. 

Nouveaux défis

Au contact du citoyen : Assia Riahi, à Cergy. ©Martine Martin

Au contact du citoyen : Assia Riahi, à Cergy.
©Martine Martin

L'assainissement, la gestion de la qualité de l'eau, les demandes en matière d'équipements culturels et sportifs modernes et de nouvelles structures de télécommunication bouleversent les agendas des maires.

Faute de moyens financiers et de compétences techniques, les maires des petites communes (80% des communes françaises ont - de 2 000 habitants) ont délégué une partie de leurs attributions aux syndicats intercommunaux, aux départements et à la région.

Les maires des villes se livrent, quant à eux, une bataille acharnée pour attirer les entreprises et les investisseurs (et les bonnes grâces de l'État) pour renflouer les caisses, de la même façon que le font les chefs d'entreprise.

Compétent et dévoué

En novembre 2007, 61% des maires interrogés* par l'institut de sondage Ipsos se déclaraient prêts à solliciter un nouveau mandat. Peu avant les précédentes élections municipales (2001), ils n'étaient que 41% à vouloir se représenter. Ce sont les maires des communes de + de 10 000 habitants qui auraient le plus d'enthousiasme (90%).

Les deux priorités de ceux qui souhaitent se représenter : s'entourer de co-listiers compétents dans des matières pointues, jeunes (pour les villes de + de 10 000 habitants) et dévoués.

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* Sondage réalisé sur un échantillon représentatif de 400 maires en novembre 2007.

 

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