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Turquie / Irak

La Turquie annonce la fin de son incursion en Irak

Article publié le 29/02/2008 Dernière mise à jour le 29/02/2008 à 16:13 TU

Lancée le 21 février, la vaste offensive terrestre de l'armée turque contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak s'est achevée. Les unités qui y étaient engagés ont regagné leurs bases vendredi, a annoncé l'état-major turc.

Des soldats turcs de retour de leur mission à la frontière irakienne.(Photo : Reuters)

Des soldats turcs de retour de leur mission à la frontière irakienne.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Tout confirme effectivement un retrait, au moins d’une partie importante, des soldats turcs qui étaient entrés en Irak il y a presque huit jours. Les télévisions turques montrent depuis le début de la matinée, en direct, le retour de dizaines et de dizaines de camions de transport de troupes par le point de passage de Cukurca.

Des Kurdes d’Irak confirment également, de leur côté, qu’il n’y a plus de combat dans les secteurs où l’on se battait encore hier, et le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a indiqué en fin de matinée que l'armée turque avait entamé son retrait à quatre heures la nuit dernière, soit une heure en temps universel. Selon M. Zebari, ce retrait serait même maintenant « total », si l’on en croit ses déclarations à l’agence Anatolie. « Ce retrait satisfait le gouvernement irakien », a-t-il ajouté.

Cette fin annoncée de l’opération constitue une surprise et soulève quelques questions. Les Turcs ont-ils cédé aux pressions diplomatiques américaines, ou considèrent-ils tout simplement que le but a été atteint dans le nord de l’Irak ?

Ce retrait, engagé quelques heures à peine après la visite du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, hier à Ankara, fait immédiatement penser que Washington a forcé la main de la Turquie en ce sens. Et pourtant, les déclarations des Américains, que ce soit M. Gates, ou même le président Bush, hier, ont semblé bien peu comminatoires et plutôt compréhensives envers la Turquie, sans par exemple énoncer de date limite pour un retrait.

La même réserve était d’ailleurs de rigueur du côté irakien ces derniers jours. Il est plus probable que les militaires turcs aient atteint leurs objectifs avec la chute annoncée ce matin par la presse locale du camp de Zap, la plus importante base logistique de la rébellion sur laquelle les soldats turcs ont buté pendant cinq jours. Ils ont toutefois annoncé qu’ils se réservent le droit d’entrer à nouveau en Irak si les opérations du PKK en territoire turc reprenaient.