Article publié le 04/03/2008 Dernière mise à jour le 04/03/2008 à 23:09 TU
Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Bogota continue de souffler le chaud et le froid. D'une part, le président Uribe annonce qu'il va traîner Hugo Chavez devant la Cour pénale internationale pour complicité avec les FARC. On peut penser que la Colombie ne formule pas de telles accusations à la légère et qu'elle dispose de preuves très compromettantes. Connaissant le caractère explosif du président vénézuélien, sa réaction est évidemment à craindre.
Par ailleurs, Bogota maintient sa décision de ne pas militariser la frontière. Or, pour faire la guerre, il faut être deux. Les observateurs continuent de penser qu'un dérapage militaire est improbable. Cependant, dans une situation aussi tendue, beaucoup peuvent être tentés de jouer les provocations, à commencer par les FARC.
Avec notre correspondante à Lima, Chrystelle Barbier
On s'attendait à une offensive diplomatique de la part du président équatorien. Rafael Correa n'a pas déçu, mardi : quelques minutes après son arrivée au Pérou, le chef de l'Etat a surpris en donnant une conférence de presse depuis l'aéroport, annonçant clairement le but de sa tournée américaine :
« Ma patrie a été attaquée par un gouvernement étranger. Il n'existe aucun argument qui puisse justifier cette agression, et ce n'est pas seulement un problème pour l'Equateur. C'est un problème pour toute la région ».
Le président équatorien a ainsi appelé la communauté internationale à se regrouper, selon ses mots, derrière le principe et les droits des règles internationales.
Au terme de cette conférence de presse très musclée, Rafael Correa a rejoint le palais du gouvernement où l'attendait le chef de l'Etat péruvien, Alan Garcia. Connu pour son amitié qui le lie au président colombien, Alvaro Uribe, le chef de l'Etat péruvien n'a cependant pas hésité à condamner l'incursion colombienne comme il l'avait déjà fait la veille, et à demander une nouvelle fois au gouvernement de Colombie d'adresser ses excuses au peuple voisin.
Se montrant optimiste quant à une sortie rapide de la crise, Alan Garcia a malgré tout dénoncé l'attitude du président vénézuélien, rappelant que le Venezuela n'avait pas été attaqué dans cette affaire, et devrait donc laisser l'Equateur et la Colombie régler leur différend.