par Marion Urban
Article publié le 05/03/2008 Dernière mise à jour le 09/03/2008 à 15:01 TU
La loi du 6 juin 2000, imposant la parité hommes-femmes sur les listes municipales, avait vu de multiples contournements. Plusieurs femmes avaient été placées a des positions inéligibles sur les listes des candidats. Élues, bien peu d'entre elles avaient été désignées à des postes de responsabilité. Les nouvelles contraintes imposées en janvier 2007 changeront-elles la donne pour cette édition ?
Toutes communes confondues, la proportion de femmes parmi les maires n'est que de 10,9% (18,5% à l'Assemblée nationale et 16,9% au Sénat).
Pour remédier à cet écart, les autorités ont décidé d'être plus contraignantes, en imposant une parité stricte dans la composition des listes électorales des communes de 3 500 habitants et dans la désignation des adjoints au maire.
Toutefois, les partis politiques qui s'affrontent dans ces élections continuent à privilégier les têtes de liste masculins, notamment pour les villes de + de 20 000 habitants.
Au forceps
La loi du 6 juin 2000 sur les scrutins de liste a permis aux femmes de gagner 33% des sièges dans les conseils municipaux soit une progression de 11 points par rapport aux élections de 1995, mais les contraintes n'ont pas été suffisantes au regard de l'Observatoire de la parité, organisme dépendant du Premier ministre : après les élections de 2001, la présence des femmes au niveau des communes non concernées par le texte (communes de - 3 500 habitants), avait également augmenté, quoique dans une moindre proportion.
En outre, on a constaté que bien peu de femmes ont été désignées à des postes de responsabilité, que ce soit comme adjoint(e) ou au niveau des structures intercommunales (5,2% de femmes à des postes de direction).
La loi du 31 janvier 2007 comporte 4 articles dont 2 concernent les prochaines élections. À chaque adjoint, il y aura une adjointe pour les villes de + 3 500 habitants.
Sur chacune des listes électorales, l'écart entre le nombre des candidats de chaque sexe ne peut être supérieur à 1. Dans le texte du 6 juin 2000, l'alternance n'était exigée que d'une façon globale par groupe de 6 candidats.
Dans les conseils généraux (issus des élections cantonales), tout membre du conseil doit avoir un suppléant du sexe opposé qui lui succède automatiquement.
Une politique de machos
À la veille du scrutin, les partis politiques restent conservateurs : 15% des têtes de liste UMP sont des femmes. 20% chez les socialistes.
Dans les villes de + de 20 000 habitants, il n'y a pas plus machiste : 85% des listes sont menés par des hommes.
Alors que certaines femmes ont vu échapper l'investiture de leur parti au profit d'un homme, d'autres sont envoyées dans des places impossibles à prendre.