Birmanie

L’ONU et la junte intransigeante

Article publié le 06/03/2008 Dernière mise à jour le 06/03/2008 à 17:59 TU

Ibrahim Gambari , médiateur de l'ONU en Birmanie.
Photo : Reuters

L'envoyé spécial de l'ONU, Ibrahim Gambari, est arrivé jeudi en Birmanie pour sa troisième mission de médiation depuis la répression sanglante en septembre dernier d'un mouvement de protestation populaire conduit par des moines bouddhistes. Le médiateur de l’ONU, devrait appeler le régime militaire à inclure la lauréate du Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, et l'opposition démocratique dans ses projets électoraux.

Avec notre correspondant dans la région, Arnaud Dubus

C’est un peu une mission de la dernière chance. Jusqu’à présent, Ibrahim Gambari demandait à la junte d’inclure l’opposition menée par Aung San Suu Kyi et les minorités ethniques dans le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution.

Mais avec l’annonce d’un référendum constitutionnel en mai, puis d’élections en 2010, il est devenu clair que la junte veut « aller de l’avant », selon son propre calendrier. Et le processus de pourparlers, lancé par Gambari, a été vidé de toute substance.

Le diplomate onusien se doit cette fois-ci d’obtenir des résultats tangibles. Dans un premier temps, il souhaite que les différents partis puissent mener campagne avant la tenue du référendum. Cette une question sensible, car la junte a déjà décrété que toute critique envers le référendum était illégale.

Ibrahim Gambari veut ensuite obtenir des garanties sur la participation d’Aung San Suu Kyi et de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie, aux élections législatives de 2010. Là aussi la junte a pris les devants, indiquant qu’Aung San Suu Kyi ne pouvait pas être candidate, car son mari, aujourd’hui décédé, était étranger.

En cas d’échec de la mission d’Ibrahim Gambari, le Conseil de sécurité des Nations unies étudiera la possibilité d’une résolution contre la Birmanie.