Article publié le 08/03/2008 Dernière mise à jour le 08/03/2008 à 00:59 TU
Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Pas un seul représentant de l’état-major turc n’était à la descente d’avion, ni non plus au dîner de gala offert à la présidence ; ce n’est pas un hasard, bien sûr : tant que le PKK sera plus ou moins toléré, si ce n’est abrité en Irak, les généraux turcs refuseront de serrer la main et même de s’asseoir à la même table qu’un officiel irakien, de surcroît kurde.
Pourtant, la hache de guerre semble bien enterrée après l’opération punitive contre les camps de la rébellion en Irak du nord. Le président kurde de l’Irak a, par exemple, réaffirmé que tant l’autorité centrale de son pays que surtout l’administration locale du Kurdistan irakien ont sommé le PKK de déposer les armes, cesser leurs activités et quitter la zone, avouant qu’il nuisait à la sécurité de la région.
Un message qui ne peut que plaire à Ankara, mais qui a fortement irrité en revanche les députés kurdes du Parti pour une société démocratique (DTP), dont aucun n’avait fait le déplacement, ce qui illustre leur proximité avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan.
Les dirigeants turcs, après avoir usé de la force, espèrent maintenant que les Irakiens tiendront parole pour des relations apaisées avec leur turbulent voisin, qui est aussi un partenaire économique de premier plan.