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Les municipales, test pour le pouvoir... et l'opposition

Article publié le 08/03/2008 Dernière mise à jour le 08/03/2008 à 03:28 TU

S'agit-il de 36 683 élections locales ou du premier test national pour Nicolas Sarkozy, son parti, et son opposition ? Les élections municipales (et cantonales) des 9 et 16 mars suscitent toutes les convoitises.

 

Jean-Claude Gaudin, actuel maire de Marseille, est rattrapé dans les sondages par le socialiste Jean-Noël Guérini. La perte de Marseille serait considérée comme une catastrophe d'ampleur nationale par la droite.( Photo : Reuters )

Jean-Claude Gaudin, actuel maire de Marseille, est rattrapé dans les sondages par le socialiste Jean-Noël Guérini. La perte de Marseille serait considérée comme une catastrophe d'ampleur nationale par la droite.
( Photo : Reuters )

Du côté du pouvoir

Dix mois après sa double victoire à l'élection présidentielle puis aux législatives, ce scrutin municipal constitue une véritable épreuve pour la droite, déstabilisée par la dégradation du climat national.

« L'ambiance n'est effectivement pas terrible », reconnaissent la plupart des candidats UMP, qui s'affolent du dévissage de Nicolas Sarkozy dans les sondages, et subissent les foudres de leur électorat face au manque de résultat sur le pouvoir d'achat, ou encore face aux polémiques et à la surexposition contestée du président.

Alors que certains analystes parlent déjà d'une possible « vague rose », les candidats de la majorité tentent de limiter les dégâts, en évitant de parler de politique nationale pour se replier sur des stratégies 100% locales, en n'ayant de cesse de rappeler « qu'il ne s'agit pas du 3e tour des présidentielles ». Même les ministres candidats refusent de nationaliser le débat, certains ont même renoncé au logo UMP pour mener campagne, et aucun n'a demandé le soutien du président sur le terrain.

La droite pourrait perdre plusieurs grandes villes. Il s'agirait de défaites certes locales, mais dont les répercutions seraient nationales : en cas de gros revers de la droite, le chef de l'Etat serait immanquablement affaibli.

Du côté de l'opposition

L'enjeu est double enjeu pour le Parti socialiste : conserver une majorité de départements à gauche, et récupérer autant de mairies perdues il y a 7 ans que possible, une trentaine, selon les objectifs de François Hollande. Beaucoup de villes moyennes, mais aussi quelques grandes villes qui auraient valeur de symbole : Strasbourg, Toulouse, et, pourquoi pas, Marseille.

Si l'on considère que ces élections locales ont une dimension nationale, le climat est en effet favorable aux socialistes : la cote de popularité de Nicolas Sarkozy est au plus bas. Mais pas de tromphalisme hâtif : dans la dernière semaine de campagne, on a voulu jouer profil bas, de peur de démobiliser son électorat.

A peu près uni en campagne pour dénoncer la politique du gouvernement, le PS pourtant présente quelques bizarreries sur le plan local : ici des alliances avec les centristes de François Bayrou, et ailleurs avec l'extrême-gauche d'Arlette Laguiller. Des meetings communs avec Marie-George Buffet, mais des « primaires » PC-PS dans plusieurs bastions communistes...

Bref, on a connu stratégie plus lisible. Mais le Parti socialiste est encore un grand malade, et sa rénovation est loin d'être achevée.

Ses dirigeants d'ailleurs disent en être conscients : « ce n'est pas parce qu'on gagnera - si on gagne - que tout sera réglé... »

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