par RFI
Article publié le 08/03/2008 Dernière mise à jour le 08/03/2008 à 15:52 TU
Au Pakistan, à Islamabad, on célèbre également la journée internationale des femmes.
(Photo : Reuters)
Alors qu'approche le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme, il est honteux que beaucoup de femmes ne puissent jouir de leur droits fondamentaux à la surface du globe », a déclaré hier Louise Arbour, le haut commissaire aux droits del'homme de l'ONU, qui va quitter son poste fin juin sans solliciter un nouveau mandat.
Les femmes ont des vies et des problèmes bien différents, selon qu'elles vivent dans des pays développés, à la campagne, selon certaines religions. Tour d'horizon de quelques situations qui ont alerté cette année la rédaction de RFI, dans le bon - ou le mauvais sens.
Les femmes et les politiques : l'exemple des municipales en France
A l'UMP, les femmes ne représentent que 15% des têtes de liste dans les villes de plus de 30 000 habitants. C'est mieux qu'en 2001 commente Ange Sitbon, responsable des élections, qui se justifie : « Nous avons de nombreux maires sortants et c'est difficile de leur dire de se retirer au profit d'une femme...»
Du côté du MoDem ce problème n'existe pas puisque le parti a été créé fin 2007. Mais si la parité est respectée sur les listes, les femmes ne représentent que 17% des têtes de listes pour les villes de plus de 10 000 habitants. Selon Eric Azières, responsable des élections, la parité n'a pas été un critère de choix.
Comme toujours, c'est le Parti socialiste qui affiche le plus fort taux de candidates, avec 23 % de femmes têtes de listes pour les villes de plus de 20 000 habitants. C'est insuffisant, reconnaît Geneviève Couraud, déléguée nationale à la parité : les hommes ne veulent pas laisser leur place, et selon elle, il faudrait interdire le cumul des mandats.
La parité politique est inscrite dans la loi française depuis le 6 juin 2000
Les femmes et les patrons
On a beaucoup parlé cette semaine en France de Laurence Parisot, la « patronne des patrons », en raison de son bras de fer avec l'un des barons du Medef, avecDenis Gautier-Savagnac. De fait, dans trois pays européens considérés souvent, avec l’Espagne, comme « les filles de l’Eglise » catholique (la France, l’Italie et la Pologne), des femmes ont été élues à la tête de puissantes organisations patronales. Est-ce un signe de temps ou un paradoxe, dans la mesure où l’Eglise catholique limite fortement le rôle des femmes dans ses propres institutions et souligne souvent les rôles bien distincts que les femmes et les hommes doivent jouer dans la société en général ?
Professeur de droit du travail à l’université de Milan, éditorialiste au Corriere della Sera.
« Il est très important dans la société civile qu'on ait des femmes qui prennent le devant, des femmes placées au sommet de la pyramide. Les catholiques comment à s'aligner aux cotés des autres pays qui ont expérimenté ces choix »
Les femmes et les entreprises
On estime généralement que les femmes, à compétence et ancienneté égales, gagnent entre 10 et 20% de moins que leurs collègues masculins. Elles sont aussi moins nombreuses aux postes de direction : c'est ce qu'on appelle le « plafond de verre ».
Sociologue, directrice de recherche au CNRS .
« Il y a une sorte de barrage à l'accès des femmes aux postes de pouvoir et aux responsabilités, le plafond de verre. Ce n'est pas parce que les femmes ne veulent pas accéder au pouvoir »
Sociologue, directrice de recherche au CNRS
« Pour ce qui est de la parité, on pourrait peut-être expérimenter la méthode des quotas. La question de la place des femmes dans le monde du travail ne se réduit pas à celle des responsabilités et du pouvoir d'achat. Il y a aussi la reconnaissance des compétences et des qualifications ».
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Il n'en reste pas moins que les problèmes des femmes françaises sont à mille lieues des préoccupations des femmes d'Afrique ou du Moyen Orient.
Le rapporteur spécial de l'ONU sur les violences faites aux femmes a terminé cette semaine une visite de 10 jours en Arabie Saoudite, qui lui a donné l'occasion de constater que les Saoudiennes souffrent de discriminations très fortes, et de la violence.
« Pour l'ONU, il est urgent que Riyad adopte des lois pour lutter contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes et les filles. On se souvient de cette jeune femme violée puis condamnée à la prison et au fouet... »
En Algérie, la journée internationale des femmes n'a pas donné à des revendications particulières cette année. Mais la situation reste en demi-teintes.
« En Algerie, les femmes ne représentent que 8% de la population active. Quarante-huit pour cent d'entre elles sont chefs de petites entreprises.... »
Elles sont rares en Afrique à travailler dans les cockpits des avions. Adine Ossébi Ndiaye, elle, est copilote à Air Sénégal International. C'est la seule représentante de la gente féminine aux commandes des avions de la compagnie sénégalaise.
co-pilote à Air Sénégal International
« Adine Ossebi Ndiaye a su se faire respecter dans un milieu souvent considéré comme machiste (…). Elle travaille sur les Boeings 737 et se verrait bien pilote un jour... ».
Président français
« A partir de 2009, je ferai voter par le Parlement des sanctions financières et pas des sanctions pénales (…) car on ne les applique jamais ».
08/03/2008 par Corinne Rieber