par RFI
Article publié le 09/03/2008 Dernière mise à jour le 09/03/2008 à 14:01 TU
Mais des élections municipales peuvent également avoir une dimension nationale. Une défaite de l'UMP, par exemple, serait immanquablement mise sur le compte de Nicolas Sarkozy, dont la cote de popularité est en chute libre depuis plusieurs semaines. Ainsi, l'UMP qui au début voulait politiser le scrutin, s'est-elle vue finalement contrainte de mener une campagne défensive, avec l'espoir de préserver l'essentiel : l'exécutif, et la cohésion de la majorité.
A gauche, l'enjeu a été défini par François Hollande : lancer un avertissement au pouvoir, conserver Paris et Lyon et gagner 30 villes parmi lesquelles Toulouse, Strasbourg, Caen et pourquoi pas Marseille. Privé de pouvoir depuis 2002, le PS, qui a perdu 40 villes aux dernières municipales, entend agir à partir des territoires pour contrer l'action du gouvernement. Un combat essentiel pour lui, afin de montrer qu'il représente une véritable alternative dans la perspective de 2012...
Quant au MoDem de François Bayrou, il joue sa crédibilité et son implantation. Son avenir dépendra de son score, et des éventuelles alliances qu'il pourra passer.
Municipales, mode d'emploi
Elire le maire, c'est d'abord élire les conseillers municipaux. Ce sont eux qui désigneront ensuite celui qui dirigera la commune pour six ans, la durée d'un mandat. Dans les communes de plus de 3 500 habitants -soit environ 10% du total - les électeurs choisissent des listes, où la parité homme-femme doit être respectée.
Si aucune liste n'obtient la majorité des voix au premier tour, un deuxième tour est organisé. Pour se maintenir, une liste doit avoir obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. La liste qui arrive en tête après le deuxième tour obtient la moitié des sièges. Les 50 % restant sont répartis entre toutes les listes à la proportionnelle.
A Paris, Lyon et Marseille, les trois plus grandes villes françaises, les scrutins ont lieu d'abord dans les arrondissements ou les secteurs, qui en fonction de leur taille et de leur population, donnent accès à un certain nombre de représentants au conseil de la ville, chargé d'élire le maire.
Dans les plus petites communes, le mode de scrutin est différent. Il est possible de « panacher une liste » autrement dit de rayer certains noms, et d’en ajouter d’autres. Les candidats élus sont ceux qui obtiennent individuellement le plus de suffrages.
Les cantonales, késaco ?
A l'ombre des municipales, on en oublierait les élections cantonales. Il faut dire que si tout le monde ou presque connaît son maire, il est difficile d'en dire autant de son Conseiller général. Pourtant, ces 9 et 16 mars, ce sont la moitié des Conseillers généraux de France, 2 021 qui vont-être élus pour 6 ans.
Et le poste est de plus en plus couru, les lois de décentralisation successives ayant considérablement renforcé les pouvoirs des départements gérés justement par les Conseils généraux.
Aujourd'hui, les collèges sont de leur responsabilité, tout comme les routes départementales, une bonne partie du réseau national, les cars scolaires, de nombreux musées, les ports, ou l'aide aux associations et aux villes. Sans oublier la quasi-totalité des prestations d'aide sociale à l'enfance, aux handicapés, aux personnes âgées, au logement, aux entreprises, et encore cette dernière aide, qui n’est pas la moindre, l'aide à l'insertion sociale et professionnelle, le fameux RMI.
Les responsabilités sont donc nombreuses, les budgets parfois très importants (plus de 2 milliards d'euros en 2008 pour le département des Bouches-du-Rhône) : les conseils généraux représentent de véritables enjeux politiques.
Une quinzaine de départements pourraient ainsi changer de camp cette année, la gauche devant, selon les sondages, conserver la majorité des conseils généraux qu'elle détient depuis 2004. François Hollande s'est d'ailleurs lancé dans la bataille pour prendre la présidence en Corrèze, alors que les communistes risquent de perdre l'un de leurs deux départements, la Seine-Saint-Denis, au profit du PS.
« Pour les partis, il y a une crainte que l’abstention soit trop importante, pourtant aucun institut de sondages ne pronostique une désertion des urnes ».
09/03/2008 par Corinne Rieber
« Il y a déjà eu un petit moins de 10 % des électeurs qui sont venus voter et nous pensons qu’au cours de la journée, il y aura de plus en plus de votants ».
09/03/2008 par Ariane Griessel
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