Article publié le 09/03/2008 Dernière mise à jour le 09/03/2008 à 23:04 TU
Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé des mesures pour lutter contre la vie chère, notamment une baisse des prix de « 5 à 15% » des produits de première nécessité « dès lundi ». La semaine dernière, le gouvernement avait annoncé la suspension des droits de douane. Il souhaite ainsi éviter des manifestations dans son pays. L'opposition a prévu de descendre dans les rues samedi prochain à Ouagadougou.
Entre 50 à 75 francs CFA de moins sur le kilogramme de sucre, 100 Frans CFA de moins sur le litre d’huile, 900 à 1 000 francs CFA de moins sur le sac de 50 kilogrammes de riz. Voilà les quelques baisses des prix annoncées par le gouvernement dimanche matin.
Ces nouveaux prix ont été négociés samedi jusqu’à tard dans la nuit avec les importateurs, les grossistes et certains industriels locaux. Les baisses annoncées devraient entrer en vigueur dès ce lundi.
Mais contexte de libéralisme oblige, « il s’agit de prix suggérés », selon la formule du gouvernement, les commerçants étant toujours libres de fixer leurs prix. Cependant les ministres du Commerce et des Finances se sont montrés confiants quant à l’application des nouvelles mesures par les commerçants. Ces derniers ont promis de jouer le jeu, ont-ils précisé en substance.
Le gouvernement renonce à des taxes douanières et impôts. « Il faut que cela profite aux consommateurs », ont expliqué les deux ministres. Ils ont annoncé des contrôles pour s’assurer que les prix suggérés seront effectivement appliqués.
Parallèlement, le gouvernement prévoit de créer avec les grossistes, des magasins témoins, avec toutes les denrées aux prix réels, ce qui devrait inciter tous les détaillants à fixer des marges raisonnables.
« Débat africain » du 9 mars 2008
« Ce qui se passe aujourd'hui, la flambée des prix, c'est en partie due aux institutions financières internationales mais aussi à la gestion, à la responsabilité des gestionnaires africains ».
Guinée Conakry, Burkina Faso, Cameroun : les manifestations contre la vie chère prennent une tournure de plus en plus violente. Ce qu'on appelle aujourd'hui des « émeutes de la faim » commencent aussi à échapper au contrôle des syndicats et des formations politiques de l'opposition. Là où la situation est encore calme, le feu couve car la plupart des pays africains sont confrontés à l'érosion du pouvoir d'achat et au chômage des jeunes. Analyse avec les invités de Madeleine Mukamabano.