par Virginie Salanson
Article publié le 10/03/2008 Dernière mise à jour le 10/03/2008 à 00:41 TU
La gauche a réussi dimanche une poussée au premier tour des municipales. Mais à droite on fait valoir que les résultats sont loin de la vague rose annoncée par les sondages, en appelant à la mobilisation pour dimanche prochain.
Ce premier test, dix mois après l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, est un revers pour la droite. Au plan national, les listes de gauche et des Verts obtiendraient 47,5% des suffrages au premier tour, contre 40% pour celles de la droite, 4,5% au MoDem, et 2% au Front National, selon un sondage CSA-Dexia effectué dimanche.
Les villes gagnées par la gauche
Les socialistes ont ravi dès le premier tour plusieurs villes gérées par la droite, comme Rouen, Laval, Alençon ou Rodez. Sauf accident, ils conserveront les grandes villes qu'ils administrent déjà, comme Lille, et probablement Lyon. Lyon où le maire PS sortant, Gérard Collomb, a créé la surprise en conservant dès le premier tour cette ville gagnée en 2001, balayant l'ancien ministre UMP Dominique Perben.
A Strasbourg, le candidat socialiste Roland Ries est arrivé en tête du premier tour devant la maire sortante UMP Fabienne Keller.
Bertrand Delanoë paraît assuré de conserver Paris, où il devancerait l'UMP Françoise de Panafieu de 14 points et où la gauche a conservé dès dimanche les IIIe, XIe et XIXe arrondissements.
La droite résiste dans quelques villes
A Bordeaux, là même où il avait subi un cuisant revers il y a neuf mois aux législatives, l'ancien Premier ministre Alain Juppé obtient une très belle revanche puisqu’il est réélu dès le premier tour avec 56,6% des voix.
Dans plusieurs villes symboles où elle paraissait menacée, la droite résiste. A Marseille, la liste du sortant UMP Jean-Claude Gaudin devancerait celle du PS Jean-Noël Guérini (41% contre 39%), selon une dernière estimation donnée à 23H TU. Et à Toulouse, le sortant UMP Jean-Luc Moudenc devance le socialiste Pierre Cohen avec 42,6% des voix, contre 39% à son adversaire.
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Résultats « encourageants » à gauche, «assez équilibrés » à droite
Dimanche, François Hollande s’est déclaré « satisfait de ces résultats encourageants » mais il « ne crie pas pour autant victoire ». Le Premier secrétaire du parti socialiste appelle donc les électeurs « à rester mobilisés ». Un appel lancé aussi à droite. Le Premier ministre et chef de la majorité François Fillon, a estimé « le premier tour indécis, mais plus équilibré qu'annoncé », avant d'appeler à son tour les électeurs à se mobiliser.
Elections difficiles pour le Modem
Avec 4 % des voix, les municipales se sont avérées difficiles pour le Mouvement démocrate (MoDem). Mais, avec un score moyen inférieur à 10% à Paris et une deuxième place à Pau pour François Bayrou, le parti centriste se retrouve cependant en position d'arbitre dans de nombreuses communes. Mais François Bayrou a déclaré que son mouvement ne donnerait « pas de consigne générale », et examinerait la situation « ville par ville, candidat par candidat ». Il répond ainsi à Ségolène Royal. L'ex-candidate PS à la présidentielle appelait dimanche soir à « faire des alliances partout avec le MoDem ».
Perte d’influence pour le Front National
De son côté, le Front national, avec seulement 2% des voix, n'a pas réussi la percée espérée à Hénin-Beaumont où les espoirs de Marine Le Pen de conquérir la mairie se sont évanouis dimanche soir. Ce premier tour des municipales confirme une nouvelle fois la perte d'influence électorale du Front National, même si ses dirigeants veulent y déceler des signes de « redressement » par rapport aux dernières législatives.
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Forte mobilisation des électeurs
Au niveau de la mobilisation des électeurs, le taux de participation atteignait, selon l’institut de sondage CSA, 70,5% dans les communes de plus de 3.500 habitants. Un chiffre qui semble indiquer une plus forte mobilisation qu'aux municipales de 2001. Cette année-là, la participation finale dans la France entière s'était élevée à 67,29% au premier tour.
La mobilisation était toutefois contrastée selon les régions. Dans la capitale, les chiffres communiqués par la préfecture de Paris donnaient un taux de participation inférieur à celui de 2001. Il était également en baisse dans la plupart des départements de la région parisienne (où le scrutin coïncidait avec le dernier jour des congés scolaires). Ailleurs, à l'inverse, on enregistrait parfois des poussées spectaculaires: +20% dans le Haut-Rhin, +14% dans les Bouches-du-Rhône.
Elections cantonales
Enfin, largement occultées par les municipales, les cantonales pourraient être l'occasion pour le PS d'accroître son avantage dans les départements. Deux figures du parti, François Hollande en Corrèze et Arnaud Montebourg en Saône-et-Loire, s'apprêtent déjà à assumer la fonction de président de Conseil général. A noter que Jean Sarkozy, le fils cadet du président français Nicolas Sarkozy, âgé de 21 ans, a été élu dimanche conseiller général à Neuilly-sur-Seine, l'ancien fief de son père, une banlieue huppée de Paris. Il a obtenu 52% des voix, devançant largement les candidats centriste et socialiste.