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Municipales 2008

Premier tour : ni grands vainqueurs, ni grands vaincus…

par Patrice Biancone

Article publié le 10/03/2008 Dernière mise à jour le 11/03/2008 à 01:35 TU

Léger avantage pour la gauche à l’issue du premier tour des élections municipales. Cependant, avec 47,5% des voix pour la gauche et 45% pour la droite, rien n’est joué. La semaine qui débute sera décisive. Dans de nombreuses villes, le succès d’un camp ou de l’autre dépendra, en partie, des alliances qu’il aura su passer et du respect de celles-ci par les électeurs. Le MoDem pourrait jouer un rôle important. L’UMP lui a déjà tendu la main, alors que le PS semble prendre quelques distances.
(Photo : Reuters)

(Photo : Reuters)

Après ce premier tour de scrutin, comme toujours, chacun voit midi à sa porte. Les socialistes disent qu'ils ont gagné, que le vote est un avertissement au gouvernement. Le gouvernement affirme que les résultats sont plus équilibrés que ce qui était annoncé et que l'affaire peut s'arranger au second tour. Et le MoDem tempère ces deux analyses en nous expliquant que si, effectivement, c'est un vote d'avertissement au pouvoir en place, ce n'est pas pour autant un vote d'adhésion au Parti socialiste...

Qu'en est-il réellement ? D'abord aucun parti ne peut triompher ou désespérer après ce premier tour, même si les listes de gauche obtiennent 47,5 % des voix contre 45 % à la droite. Disons que ce sont des résultats qu'il faudra confirmer. Le second tour sera donc déterminant, tout comme sera particulièrement déterminante la stratégie qu'adoptera le MoDem qui se retrouve, même si son score est loin d'être exceptionnel, en position d'arbitre dans bien des villes. A surveiller, en particulier, la situation de Toulouse, ville symbolique pour le PS et pour l’UMP qui se retrouvent au coude à coude.

MoDem et les stratégies d'alliance

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Bien entendu, la partie n’est pas facile pour François Bayrou. En ballottage serré à Pau, il lui faudra se prononcer pour la gauche ou pour la droite, choisir son camp en quelque sorte, sous peine de brouiller définitivement son message, de voir disparaître le MoDem du champ politique et d’hypothéquer ses ambitions pour 2012.

Enfin, et c’est une raison supplémentaire pour les socialistes de ne pas triompher, il faut se souvenir qu'en 2001, ils avaient perdu 47 villes et en avaient gagné près d’une vingtaine. Le différentiel étant conséquent, on peut dire, qu’aujourd'hui, nous assistons avant tout à une sorte de rééquilibrage.

Avantage socialiste

Il y a les grandes villes. C'est là que la gauche entendait porter un grand coup et c'est surtout là que la droite craignait un échec. Pour l'instant, la décision est favorable au PS à Lyon et à Paris, deux villes gagnées en 2001. A Lyon, les socialistes l'ont emporté au premier tour. A Paris, Bertrand Delanoé est largement en tête devant Françoise de Panafieu. A Rouen, c’est la socialiste, Valérie Fourneyron, qui a été élue dès le premier tour. A Rodez, ville qui était détenue par la droite depuis 55 ans, c'est également la gauche qui l'emporte, tout comme à Laval et à Tourcoing. Quant à Lille, c’est Martine Aubry qui arrive en tête avec une assez confortable avance.

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Plus indicatif, Marseille et Toulouse sont en ballottage serré. C'est un progrès pour la gauche. A Strasbourg, le socialiste Roland Ries est en ballottage favorable face à la maire sortante UMP, Fabienne Keller. Nous dirons simplement que si d'aventure ces villes tombaient dans l'escarcelle du PS, alors on pourrait véritablement commencer à parler de vote sanction pour Nicolas Sarkozy.

Pour l'instant, la droite évite le vote sanction

A Bordeaux, Alain Juppé peut savourer sa victoire au premier tour. Il gagne facilement avec 57% des voix. Une campagne locale et une victoire locale qui devrait lui permettre de rebondir sur le plan national si tant est qu'il le désire, ce qui n’est pas certain puisqu’il a dit, pendant la campagne, qu’il refuserait un poste au gouvernement si on le lui proposait.

A Meaux, Jean François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale est élu au premier tour également avec 67% des voix. Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale est réélu à Annecy-le-Vieux. François Baroin, à Troyes. François Fillon, à Solesmes. Laurent Wauquiez, le porte-parole du gouvernement, élu au premier tour au Puy-en-Velay. Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de la Consommation et du Tourisme, à Chaumont, Eric Woerth, ministre du Budget, à Chantilly . Eric Besson, ministre d’ouverture, à Donzères dans la Drome. Et Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur, à Richelieu en Indre-et-Loire. 

Les membres du gouvernement s'en sortent donc plutôt bien. Voilà qui devrait rassurer l'exécutif qui s'inquiétait d'un vote « sanction », re-qualifié, à la lecture des résultats, vote « d'avertissement » par la gauche. Désormais, c'est le temps des tractations, des négociations. Mais encore une fois, attention aux pronostics. Les comportements électoraux sont quelquefois surprenants. Ils peuvent évoluer entre deux tours, ce que l’on a pu vérifier à l'occasion des dernières législatives.