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Inde/Chine/Tibet

Manifestations de Tibétains

Article publié le 11/03/2008 Dernière mise à jour le 11/03/2008 à 21:37 TU

Des Tibétains vivant en Inde ont entamé une marche vers Lhassa, au Tibet, pour marquer le 49e anniversaire du départ en exil du Dalaï Lama. Comme les JO de Pékin approchent, le chef spirituel des bouddhistes a de manière inhabituelle critiqué la « les violations des droits de l’homme commises par la Chine au Tibet ». Une manifestation de moines a également eu lieu à Lhassa, que la Chine confirme avoir réprimé.

Avec notre correspondant à New Dehli, Pierre Prakash

A cinq mois des Jeux olympiques de Pékin, le Dalaï Lama, d'ordinaire plutôt réservé, ne mâche plus ses mots pour dénoncer l'occupation chinoise du Tibet.

A l'occasion du 49ème anniversaire de son exil en Inde, le chef spirituel des Tibétains s'est en effet exprimé dans un communiqué pour le moins musclé dénonçant, je cite, « les violations énormes et inhumaines des droits de l'homme commises par la Chine au Tibet, théâtre d'une répression et d'une brutalité de plus en plus forte allant jusqu'à la négation de la liberté religieuse ».

Des paroles particulièrement dures de la part d'un homme souvent accusé par les plus radicaux de se montrer trop conciliant à l'égard des autorités chinoises.

Contre l'avis de nombreux Tibétains en exil, le Dalaï Lama a en effet abandonné depuis longtemps la cause de l'indépendance du Tibet, réclamant à la place une autonomie élargie pour la province himalayenne, et a même tenté d'entamer des pourparlers avec Pékin.

Ceux-ci n'ont cependant rien donné. Ce qui pourrait expliquer le soudain revirement du chef spirituel des bouddhistes vers un discours plus radical. Car pour ceux qui espéraient encore, il est désormais clair que Pékin ne fera aucune concession sur le dossier tibétain.

En marge du 49è anniversaire de l'exil du Dalaï Lama, des Tibétains réfugiés à Dharamsala, en Inde, protestent contre les "violations des droits de l'homme" commises par la Chine au Tibet, à cinq mois des Jeux olympiques de Pékin.(Photo : AFP)

En marge du 49è anniversaire de l'exil du Dalaï Lama, des Tibétains réfugiés à Dharamsala, en Inde, protestent contre les "violations des droits de l'homme" commises par la Chine au Tibet, à cinq mois des Jeux olympiques de Pékin.
(Photo : AFP)


Côté indien, depuis lundi, les marcheurs ont parcouru une trentaine de kilomètres avant d'être informés qu'ils ne seraient pas autorisés à franchir les limites du district. Mardi, ils ont encore  parcouru une dizaine de kilomètres. Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues. « Tant qu'il n'y a pas de nouvelles instructions, les marcheurs sont libres d'aller et venir, mais ils doivent rester dans la région », a déclaré le chef de la police locale.

On en est là. Les militants tibétains sont encore très loin de la frontière chinoise, mais le face-à-face a déjà commencé. Leur objectif est d'atteindre Lhassa, capitale du Tibet chinois, mais compte-tenu de l'hostilité des Chinois à leur égard, il est douteux qu'ils parviennent à bon port. A ce stade en tous cas, leur détermination est intacte et ils déclarent qu'il n'est pas question de forcer le passage, que les problèmes seront abordés selon les principes de la non-violence, initiés par le Mahatmah Gandhi lors de la décolonisation de l'Empire britannique.

Leur mot d'ordre est simple: « Nous sommes des réfugiés, selon les textes de l'ONU. Personne ne peut empêcher un réfugié de rentrer chez lui ».