Article publié le 12/03/2008 Dernière mise à jour le 12/03/2008 à 11:45 TU
Après 42 ans de service dans les forces armées américaines, l'amiral Wiliam Fallon, le commandant en charge des deux guerres menées par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, a démissionné ce mardi après la publication d'articles de presse qui le disaient opposé à la politique de George Bush sur l'Iran. Le secrétaire d'Etat à la Défense Robert Gates a accepté le départ de l'amiral avec « regret et réticence ». La démission de l’amiral a immédiatement suscité de nombreuses réactions, notamment de la part des démocrates du Congrès, qui ont laissé entendre que son franc-parler avait pu lui coûter son poste.
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
L’amiral William Fallon ne sera resté qu’un an aux commandes des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Il a envoyé sa lettre de démission après la parution d’un article du magazine Esquire, qui le présentait comme le dernier rempart avant le déclenchement d’une guerre contre l’Iran.
Chercheuse à l'IRIS, spécialiste des questions de défense aux Etats-Unis
« L'amiral William Fallon était plus enclin à favoriser la diplomatie pour régler les conflits. »
« Ma position et celle de l’administration américaine ne sont pas si éloignées », a affirmé l’amiral dans un bref communiqué. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a dit à peu près la même chose.
Mais depuis sa confirmation, l’année dernière, l’amiral était soupçonné d’avoir des vues opposées à celles du locataire de la Maison Blanche. A l’époque, lors de son audition devant le Sénat, il avait dit, déjà, qu’il fallait épuiser toutes les options diplomatiques avant de penser à lancer des opérations militaires contre le régime de Téhéran.
Cela avait suffi à faire naître des soupçons de divergence. La rupture est désormais consommée. George Bush et John McCain lui ont rendu hommage, sans évoquer les raisons de son départ. Quant aux démocrates, ils saluent eux aussi sa personnalité, mais ils s’inquiètent de savoir si cette démission ne va pas laisser le champ libre aux partisans d’une intervention en Iran.