par RFI
Article publié le 15/03/2008 Dernière mise à jour le 16/03/2008 à 00:30 TU
La majorité parlementaire de droite espère, dimanche 16 mars, limiter les dégâts face à la poussée de la gauche lors du premier tour dimanche dernier. La participation sera l’une des clés du scrutin. Dans certaines villes comme Marseille, Toulouse, Strasbourg ou Périgueux, les enjeux sont particulièrement importants. La stratégie ambiguë du MoDem de François Bayrou, lui-même en difficulté à Pau, contribue à rendre très indécis des résultats dont le président Nicolas Sarkozy a dit qu’il « tiendra compte ».
Cinquante-cinq triangulaires, treize quadrangulaires, et l'incertitude dans de nombreuses villes : le premier tour des élections municipales n'a pas réellement départagé les deux camps qui s'affrontent dans un scrutin qui met avant tout en évidence les progrès du bipartisme en France.
Nous avons désormais une configuration simple. Droite contre gauche, le MoDem, parti du centre, ayant choisi de s'allier au gré de ses intérêts locaux...
Vote sanction
Avantage à la gauche dont l'ambition est connue depuis le premier tour. Il s'agit de gagner 30 à 40 villes grandes ou moyennes, ce qui semble aujourd'hui possible.
Et à droite l'objectif est avant tout de résister, voire de redresser une situation compromise, afin que le vote n'apparaisse pas comme un vote sanction contre la politique nationale menée par Nicolas Sarkozy.
Ainsi, à l'UMP, on explique que le PS veut organiser un troisième tour de l'élection présidentielle. Et au PS on répond que ce scrutin aura forcément une résonance nationale dont Nicolas Sarkozy devra tenir compte, ce que le chef de l'Etat a d'ailleurs reconnu en déplacement à Toulon. « Je tiendrai compte des résultats », a t-il affirmé sans pour autant préciser de quelles façons il pourrait tirer les leçons d'un scrutin négatif pour son camp...
La participation, clé essentielle du second tour
Dimanche dernier, de nombreux électeurs ont fait le choix de ne pas voter. Avec un taux proche de 33%, l'abstention se retrouve même au niveau de celui enregistré en 1959. C'est loin dans le temps. Presque historique. Et c'est une raison d'espérer pour la majorité. Beaucoup de ses électeurs, issus des couches populaires, ne se seraient pas déplacés.
Nous verrons si l'UMP, principale concernée, a su, pendant la semaine, se faire entendre ; si son mot d'ordre de mobilisation a été bien reçu. Nicolas Sarkozy, le premier, a d'ailleurs dit qu'il ne pouvait se satisfaire de cette participation... Marseille, Toulouse et Strasbourg étant notamment menacées, on comprend qu'il s'inquiète.
Des défaites dans ces grandes villes pourraient avoir de lourdes conséquences pour la majorité. Forcer par exemple le chef de l'Etat à moduler le cap de ses réformes, ce que, de son propre aveu, il se refuse à envisager. La raison pour laquelle François Fillon et Alain Juppé se sont notamment mobilisés pour voler au secours du ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, en difficulté à Périgueux. Une défaite dans cette ville aurait un retentissement national particulier.