par RFI
Article publié le 16/03/2008 Dernière mise à jour le 16/03/2008 à 17:57 TU
La proposition d'Air-France KLM représente une décote de plus de 80 % de l'action d'Alitalia : la compagnie française prévoit d'échanger une action Air France contre 160 actions Alitalia, ce qui valorise l'action italienne à moins de 10 centimes d'euro, alors que vendredi soir, son cours était de 53 centimes d'euro.
La proposition prévoit aussi « un plan industriel de restructuration et de relance d'Alitalia » : en clair, cela veut dire des suppressions de postes. On évoque le chiffre de 1 700 emplois, un chiffre qui pourrait être revu à la hausse.
Air France-KLM s'engage enfin à injecter rapidement un million d'euros dans le capital italien.
La compagnie française doit maintenant attendre le feu vert des syndicats d'Alitalia, de l'Union européenne, et du gouvernement italien, qui détient 49,9 % du capital de la compagnie. Un gouvernement qui sera issu des élections législatives à venir, le mois prochain.
Si le conseil d'administratioon a fini par accepter une proposition aussi faible, c'est qu'il s'agit un peu de l'offre de la dernière chance pour Alitalia. La compagnie est très mal en point depuis plusieurs années. Son action a chuté de plus de 30% ces trois derniers mois. Chaque jour, Alitalia perd plus d'un million d'euros, et la compagnie a plus d'un milliard d'euros net de dettes. Elle est même actuellement en train de négocier la vente de terrains lui appartenant sur l'aéroport de Rome pour essayer de sortir un peu la tête de l'eau.
De son côté, Air France-KLM est la première compagnie mondiale en termes de chiffre d'affaires. Et son offre, aussi faible soit elle, pourrait permettre au transporteur italien de dégager à nouveau des profits à partir de 2009.
« Air France promet qu'Alitalia gardera son identité... et que certaines dessertes continentales continueront d'être assurées depuis Milan-Malpensa »
A écouter
Editorialiste Europe pour l’hebdomadaire américain spécialisé Aviation week
« Au fil des semaines, Air France a pu pénétrer dans les profondeurs de la comptabilité et des perspectives d’Alitalia. Je pense qu’on ne risque pas de se tromper en disant que la situation de celle-ci est beaucoup plus délicate ou fragile qu’on ne pouvait l’imaginer précédemment. »
16/03/2008 par David Baché