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France / Municipales 2008

Les réactions à la défaite de la droite

par Virginie Salanson

Article publié le 16/03/2008 Dernière mise à jour le 17/03/2008 à 12:02 TU

(Photo : AFP)

(Photo : AFP)

L'UMP du président Nicolas Sarkozy a subi un sérieux revers, dimanche, au second tour des élections municipales en France, en perdant plusieurs grandes villes dont Toulouse et Strasbourg. Les réactions sont sans surprise : « soir de défaite » pour la droite, « vote d'avenir » pour l'opposition de gauche, et amertume au centre.

A gauche, l’heure est donc à la satisfaction. « La gauche est majoritaire en voix et en nombre de villes » : François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, s’est félicité que son parti ait dépassé « l'objectif » qu'il s'était lui-même fixé : conquérir 30 villes de plus de 20 000 habitants.

Ségolène Royal : « Vote d’avenir »

La victoire sur la droite au second tour est saluée également par l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. Selon Ségolène Royal, le second tour des élections municipales a constitué à la fois un vote sanction pour le gouvernement, et un « vote d'espérance » de la part des Français. L'ancienne candidate socialiste à la présidentielle s’est réjouie : « Le mouvement du premier tour s'est amplifié au second (...) Nous devons être à la hauteur des espoirs que les électeurs placent en nous », a-t-elle déclaré. Pour Ségolène Royal, la gauche doit « réparer ce que le gouvernement a abîmé, et celui-ci doit renoncer aux mesures fiscales injustes et augmenter les retraites et les salaires ».

Ségolène Royal

Présidente socialiste de la région Poitou-Charentes

« Le gouvernement a dit il y a quelques jours qu'il entendrait le message des Français, alors qu'il le fasse, et qu'il change sa politique ».

Enfin, pour l'ancien Premier ministre socialiste, Laurent Fabius, « si le gouvernement est lucide et honnête, il faut qu'il réoriente sa politique ».

Laurent Fabius

Ancien Premier ministre socialiste

« Il y a une dimension nationale ; on ne peut pas nier que ce soit de la part des Françaises et des Français une critique extrêmement vigoureuse contre la politique qui est menée ».

François Fillon : « Ne pas tirer de ce scrutin des leçons nationales »

A droite, le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a estimé dimanche soir qu'il y avait « des leçons à tirer » des élections locales, notamment concernant « l'impatience » des électeurs de voir des « résultats ».

Des leçons que le Premier ministre ne veut pas accepter. Pour François Fillon, « chaque commune, chaque canton présente des spécificités et il est donc malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales ». Pour lui, « l'importance des enjeux locaux et la faible participation ne s'y prêtent pas ».

François Fillon

Premier ministre français

« Chaque commune, chaque canton présente des spécificités, et il est donc malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales ».

Pourtant, certains membres de la majorité comme Jean-François Copé, chef du groupe UMP à l'Assemblée, reconnaissent que ce dimanche soir est « un soir de défaite ».

Jean-François Copé

Président du groupe UMP à l'Assemblée nationale

« On a plutôt mieux tenu dans les petites et moyennes villes que dans les grandes villes. »

François Bayrou : « Il faut un centre fort »

Soir de défaite aussi pour François Bayrou, puisque le président du MoDem a reconnu avoir perdu « de moins de 1% » au second tour de l'élection municipale à Pau. Le maire sortant, Yves Urieta -ancien PS ayant reçu le soutien de l'UMP-, s'était maintenu au second tour, « une manœuvre qui explique la défaite du MoDem » selon François Bayrou. Pour le président du MoDem, les bons résultats de la gauche montrent qu'il y a en France « une instabilité politique » qui nécessite de « construire un centre fort ». « Une instabilité », a-t-il ajouté, « qui est un handicap et empêche la France d'avancer ».

François Bayrou

Président du MoDem

« Tant qu'on n'aura pas dans la vie politique un centre fort, stable (...) on aura un mouvement de balancier d'un bord sur l'autre ».

Jean-Marie Le Pen : « Le taux d’abstention, une claque magistrale »

Enfin, à propos des résultats du FN, le président du parti d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, rappelle que « les élections locales ne sont pas le terrain de prédilection du Front national ». Le président frontiste qualifie surtout de « claque magistrale » pour la classe politique le fort taux d'abstention de ce dimanche. Selon les instituts de sondage, il atteindrait entre 34 et 35% pour ce second tour des élections municipales et cantonales.

Jean-Marie Le Pen

Président du Front national

« Le FN, contrairement à ce qu'annoncent certains, n'a pas disparu, au contraire, et on va en ré-entendre parler dans toutes les élections prochaines ».

D'autres réactions dans la majorité...

Xavier Bertrand

Ministre du Travail

« Je ne peux pas dire que je suis satisfait des résultats parce que ce sont autant d'amis qui ne gagneront pas ce soir. »

16/03/2008

Xavier Darcos

Ministre de l'Education et maire sortant non réélu à Périgueux

« Je ne regrette rien, en tout cas pas d'avoir mené cette bataille. »

16/03/2008

Valérie Pécresse

Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

« Moi ce que je crois, c'est que les Français vont percevoir avec un effet retard les premiers effets de la politique menée depuis dix mois ».

16/03/2008

... Et dans l'opposition

Martine Aubry

Maire socialiste sortante réélue à Lille

« Des réformes oui, mais des réformes justes... qui permettent... de faire en sorte que les classes populaires revivent (...) pour que la justice revienne dans notre pays et que les Français recroient en l'avenir ».

16/03/2008

Olivier Besancenot

Porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire

« Cette défaite électorale de la droite doit se traduire en défaite sociale ».

16/03/2008

Marie-Georges Buffet

Secrétaire nationale du Parti communiste

« Ils ont voté pour des projets portés par des équipes de gauche. »

16/03/2008

François Hollande

Premier secrétaire du Parti socialiste

« Le résultat qui nous est donné ce soir témoigne (...) d'une confiance pour notre gestion des territoires ».

16/03/2008

François Hollande

Premier secrétaire du Parti socialiste

« Le président de la République est obligé d'entendre le message des Français. (...) Son comportement au sommet de l'Etat ne pouvait plus être accepté, notamment quant au respect des valeurs de laïcité et de justice ».

17/03/2008

Jack Lang

Député PS

« Nulle faction, nulle personnalité, nul courant ou sous-courant au sein du Parti socialiste n'est en mesure de revendiquer, (...) ou de s'approprier cette victoire collective ».

17/03/2008

Pierre Moscovici

Député socialiste

« Il faut faire en sorte que la gauche se reconstruise, que la gauche  redevienne aussi crédible au plan national qu'elle l'est au plan local ».

17/03/2008