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Audiovisuel extérieur français

Sarkozy explique la réforme et la création de France Monde

Article publié le 20/03/2008 Dernière mise à jour le 20/03/2008 à 20:18 TU

Nicolas Sarkozy, le chef de l'Etat français.( Photo : Reuters )

Nicolas Sarkozy, le chef de l'Etat français.
( Photo : Reuters )

A l'occasion de la journée mondiale de la Francophonie, Nicolas Sarkozy a défendu sa décision de regrouper l'audiovisuel extérieur public français -y compris la chaîne francophone TV5 Monde- dans une holding baptisée France Monde. En février, le président français a chargé Alain de Pouzilhac, PDG de la nouvelle chaîne internationale de TV France 24, de piloter cette holding censée chapeauter RFI, TV5 et France 24.

 

Nicolas Sarkozy et la réforme de l'audiovisuel extérieur

Président de la République française

Je veux renforcer les moyens de diffusion de la culture et de la langue françaises dans le monde. Je ne veux pas que chacun reste sur son petit pré carré, certain d’avoir la vérité. Et je discuterai avec nos partenaires francophones pour les associer, jusqu’à ce qu’on trouve un consensus et qu’on crée une nouvelle marque, France Monde, pour que chacun puisse s’appuyer sur le réseau de l’autre.

Script de l'extrait du discours du chef de l'Etat:

« Enfin, la France entend jouer tout son rôle au sein de la Francophonie pour son rayonnement. Nous poursuivrons nos efforts financiers qui ont représenté 130 millions d’euros pour les seules institutions francophones en 2007. Nous continuerons de défendre la modernisation de la Francophonie grâce aux réformes qu’on a décidées.

Et je voudrais dire un mot de la réforme de l’audovisuel extérieur public français. On me dit : « Il ne faut pas en parler » ? Mais raison de plus pour en parler !. Il paraît que c’est sensible ? Parlons de ce qui est sensible ! On ne va pas se voir uniquement pour parler de ce qui n’a pas d’intérêt.

Je veux renforcer les moyens de diffusion de la culture et de la langue françaises dans le monde. Et, partant, je ne veux pas que chacun reste sur son petit pré carré, certain d’avoir la vérité. Et je discuterai avec nos partenaires francophones pour les associer, jusqu’à ce qu’on trouve un consensus et qu’on crée une nouvelle marque, France Monde, pour que chacun puisse s’appuyer sur le réseau de l’autre.

Qu’on puisse mutualiser nos forces et être plus visibles, plutôt que d’être chacun dans son coin, comme aujourd’hui, dans autant de tours de Babel, ignorant l’autre avec superbe, certain d’avoir la vérité.

Eh bien, on gardera les identités, mais on se donnera plus de force. Et j’irai moi-même parler avec tous ceux qui voudront bien parler pour qu’on soit plus visibles. Et que lorsqu’on se rend à l’hôtel à l’étranger, on n’ait pas simplement accès à CNN. Je n’ai rien contre, mais on peut avoir autre chose.

J’ajoute, et c’est un fameux débat, je l’ai dit, ne me faites pas des chaînes francophones en anglais, n’est-ce pas, Jean-David (Lévitte) ? Un petit décrochage, oui. Mais la chaîne francophone parle en français. Voila…c’est un débat qu’on a ensemble, mais c’est un débat amical. Je comprends la nécessité de faire une « fenêtre », de faire un « décrochage » comme on dit. Je le comprends parfaitement. Et mon rêve, c’est qu’on se rassemble, qu’on rassemble nos forces, qu’on mette tous ces journalistes de grande qualité au service d’un projet qui permettra une vraie diversité. Il n’y a pas qu’al -Jazira et CNN. Car si on reste chacun dans son coin et sur son pré carré, il n’y aura que ces chaînes. C’est ça qu’il faut comprendre.

Et on associera les Canadiens, les Québécois, tous ceux qui le veulent, bien sûr. Il ne s’agit pas de faire moins, il s’agit de faire plus ! Et j’assume naturellement les choix qui ont été faits, qui sont des choix de professionnels qui font honneur à ce groupe que sera France Monde. Et comme en plus, on est en train de réformer les conditions de fonctionnement du service public national, c’est une bonne occasion pour porter les valeurs qui sont les nôtres.

Voilà, ce n’était pas exactement ce qui était prévu dans ce discours, mais c’est exactement ce que je pense. Nous avons de l’ambition, nous voulons le faire avec vous. Avec vous, mes chers amis francophones ! Et on ne veut pas rester, cher Abdou, dans le train-train habituel. Pourquoi ? Parce que le monde d’aujourd’hui appartient à ceux qui ont de l’ambition, ceux qui ont envie de faire bouger les choses, qui ont envie d’aller chercher les téléspectateurs, qui sont offensifs -et pas simplement défensifs- et qui portent une ambition pour notre langue, pour notre culture commune, pour notre espace politique commun. Il ne faut pas avoir peur de celui qui veut faire bouger les choses. Il faut plutôt l’aider.

Franchement, vous en trouverez beaucoup qui veulent les continuer. Ne réveillons personne. De temps en temps, on va se payer une petite période où l’on va un peu bouger. Voilà. Et puis après, chacun se rendormira bien sûr... Mais on aura passé une étape, tout de même, car depuis le temps qu’on en parle et qu’on ne fait rien, il est venu le temps de faire quelque chose.

Et ce n’est pas contre les Francophones, c’est au contraire avec les Francophones, pour qu’ils soient fiers de ce qu’on veut faire. Et je le dis d’ailleurs au personnel remarquable des différentes chaînes, qu’elles soient radios ou télévisées, c’est formidable. Demain, un journaliste radio peut avoir accès à la télévision, un journaliste télévision peut avoir accès à la radio. Et que tout ce réseau, ce maillage extraordinaire sur le terrain, on puisse le valoriser en l’utilisant mieux, personne ne m’en voudra de souhaiter faire ça. On va mettre un tout petit peu d’ordre et un peu d’ambition là-dedans. Voilà ».