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Tibet

Les troubles continuent et font réagir à l'étranger

Article publié le 24/03/2008 Dernière mise à jour le 24/03/2008 à 23:38 TU

Des Tibétains réfugiés au Népal ont manifesté à Katmandou. 250 ont été arrêtés. Au Sichuan, province chinoise voisine du Tibet, 381 « émeutiers » se seraient rendus, affirment les autorités chinoises. Plusieurs pays commencent à marquer leur désaccord avec la méthode chinoise à quelques mois des JO. La France appelle à «la retenue».

Avec notre correspondant à New-Delhi, Pierre Prakash

Un moine tibétain, lors de la manifestation à Katmandou du 24 mars 2008.(Photo : Reuters)

Un moine tibétain, lors de la manifestation à Katmandou du 24 mars 2008.
(Photo : Reuters)

Ils étaient plusieurs centaines à manifester ce lundi matin, devant les bureaux des Nations unies à Katmandou, lorsque la police a chargé pour disperser la foule à coups de matraque. Bilan : plusieurs blessés et près de 250 arrestations.

Depuis le début des troubles au Tibet, il y a maintenant 10 jours, les milliers de Tibétains exilés au Népal manifestent quasiment quotidiennement dans les rues de la capitale pour réclamer l’indépendance de leur pays d’origine.

Mais à chaque fois, les forces de l’ordre leur barrent la route souvent avec violence. La semaine dernière, l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, avait d’ailleurs condamné la brutalité des forces népalaises contre les manifestants.

Arrivés pour la plupart, il y a des décennies, quelque 20 000 Tibétains vivent en exil au Népal, lequel reconnaît la souveraineté chinoise sur le Tibet et ne tolère donc pas les activités dites antichinoises sur son territoire.

Un comble pour un pays qui, après avoir chassé son roi du pouvoir, par un grand soulèvement populaire il y a 2 ans, revendique son statut de démocratie.


Une athlète thaïlandaise ne portera pas la flamme olympique

Narisa Chakrabongse était l’une des 6 personnalités impliquées dans la défense de l’environnement, qui avait été sélectionnée par la firme Coca Cola, sponsor des Jeux de Pékin, pour transporter la flamme olympique en Thaïlande. Elle devait courir le 19 avril, avec la flamme, sur une distance de 250 mètres, dans le quartier historique de Bangkok. Dans un communiqué, elle a fait savoir qu’ « elle se retirait, afin d’envoyer un message fort, pour signifier à Pékin que la communauté internationale trouvait la répression au Tibet inacceptable».

« La Chine, dit-elle, doit réviser sa politique vis-à-vis du Tibet ». Selon Narisa Chakrabongse, « l’assassinat de Tibétains, deux semaines avant le départ de la flamme olympique d’Athènes, illustre le mépris de la Chine pour l’opinion internationale ».

Descendante de la famille royale, Narisa Chakrabongse est une personnalité très respectée dans les milieux écologistes de Thaïlande. Elle est la présidente de l’organisation Green World Foundation, qui vise à sensibiliser les jeunes Thaïlandais à la protection de l’environnement. Son retrait va exercer une forte pression morale sur les 5 autres Thaïlandais, choisis pour porter la flamme.

Nicolas Sarkozy sort du silence

Nicolas Sarkozy.(Photo : Reuters)

Nicolas Sarkozy, sous la double pression de l'opinion française et des initiatives de nos voisins européens, a dû sortir de son silence pour s'exprimer sur le Tibet. S'adressant à son homologue Chinois, Hu Jintao, le chef de l'Etat français a réclamé de « la retenue et la fin des violences par le dialogue », allant même jusqu'à faire des offres de service pour faciliter cette reprise du dialogue dans le cadre du partenariat stratégique franco-chinois.

La France rejoint ainsi, officiellement, les rangs des pays protestataires. Elle fait un pas en direction de l'Allemagne, pays qui est allé plus loin en gelant ses discussions avec la Chine sur les questions de développement. Et la Grande-Bretagne, qui a annoncé qu'elle recevrait le Dalaï-Lama au mois de mai à Londres.

Un geste de l'Elysée, donc pour couper court aux critiques de l'opposition et montrer que les droits de l'homme sont toujours une priorité du quinquennat. Mais un petit geste pour tous ceux qui sont mobilisés, et qui réclament un engagement plus symbolique. Le boycott de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques par Nicolas Sarkozy, par exemple. Ou la réception du Dalaï-Lama au plus haut niveau, en août prochain, puisqu'il est prévu qu'il séjourne, cet été, en France.

A écouter

Etats-Unis/Tibet : réactions

Condoleezza Rice, secrétaire d'Etat

« Le Dalaï Lama ne réclame pas l’indépendance politique du Tibet, le régime de Pékin aurait donc tout intérêt à entamer des discussions avec lui ».

25/03/2008 par Donaig Ledu