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Tibet

Les Tibétains en exil maintiennent la pression

Article publié le 27/03/2008 Dernière mise à jour le 27/03/2008 à 06:37 TU

Souvent, un sujet d'actualité en chasse un autre. Mais pas question pour les Tibétains en exil de laisser retomber la pression. Alors que la Chine hausse le ton, hier le président du parlement en exil s'est fait acclamer à Bruxelles par les eurodéputés. En France, la visite privée prévue de longue date à Nantes en août du Dalaï Lama pose désormais la question de son accueil : doit-il être reçu par les autorités de l'Etat ?
Eurodéputés portant le T-shirt de Reporters sans frontières, où les anneaux olympiques sont remplacés par des menottes, pour accueillir le président du parlement tibétain en exil, le 26 mars.( Photo : Reuters )

Eurodéputés portant le T-shirt de Reporters sans frontières, où les anneaux olympiques sont remplacés par des menottes, pour accueillir le président du parlement tibétain en exil, le 26 mars.
( Photo : Reuters )

Avec notre bureau de Bruxelles

Les députés du Parlement européen avaient décidé d’inviter le président du parlement tibétain en exil afin de démontrer au monde qu' il existe des hommes politiques en Europe plus déterminés à élever la voix pour les droits de l’homme que les dirigeants des 27 pays de l’Union. Karma Chophel a présenté à cette occasion 5 demandes de la communauté tibétaine à la communauté internationale, dont l’arrêt des tueries, la libération des manifestants et des traitements médicaux pour les blessés.

Il a surtout demandé qu’une organisation internationale, ou un groupe impartial, se rende sur place, pour évaluer la réalité de la situation sur le terrain.

Karma Chophel

« La communauté internationale doit se rendre sur place.... Il y a un nettoyage ethnique en cours

écouter 00 min 24 sec

27/03/2008 par Pierre Benazet

Si Karma Chophel n’appelle pas à boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, il espère que les dirigeants européens ne transigeront pas avec la morale. Le président du parlement tibétain en exil se rend aujourd’hui à Genève pour la Conseil des droits de l'homme de l’ONU.

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En France, les défenseurs de la cause tibétaine apprécient la porte laissée entrouverte par Nicolas Sarkozy à un possible boycottage de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Pékin cet été ; de nombreuses voix s'élèvent aussi pour réclamer que les plus hautes autorités françaises reçoivent le Dalaï Lama, parmi lesquelles celle du sénateur et ancien Garde des Sceaux, Robert Badinter :

Robert Badinter

« Le Dalaï Lama est persona grata en France »

écouter 00 min 11 sec

27/03/2008 par Nicolas Vescovacci

Le Dalaï Lama était venu en France en 2003, à l'époque il n'avait été reçu ni à l'Elysée, ni à Mattignon. Mais Wangpo Bashi, l'un des représentants du bureau du Tibet en France, espère aujourd'hui que le président français fera un geste :

Wangpo Bashi

« La France est le premier pays qui ait reconnu la République populaire de Chine en 1965, donc la France a une carte »

écouter 00 min 14 sec

27/03/2008 par Nicolas Vescovacci

Qu'il soit reçu ou non par les autorités françaises, le Dalaï Lama se rendra de toutes façon à Nantes, dans l'ouest de la France, du 15 au 20 août, pour dispenser son savoir bouddhique. Nous serons en plein milieu des Jeux Olympiques.   

La Chine hausse le ton

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

L'alerte est sérieuse pour les dirigeants chinois. Si l'idée d'un boycottage des Jeux de Pékin semble totalement irréaliste, en revanche, la perspective de voir têtes couronnées et autre chef d'Etats bouder la cérémonie d'ouverture des jeux est en train de faire son chemin et inquiète Pékin.

Après le Prince Charles, qui a annoncé sa décision depuis longtemps, Nicolas Sarkozy a évoqué cette possibilité mardi, et le numéro 2 du gouvernement belge, Didier Reynders, en a fait autant mercredi.

Les propos de Nicolas Sarkozy ont donc provoqué une réaction assez brutale à Pékin. « Nous devons nous en tenir à l'esprit olympique et ne pas politiser les Jeux » a répété le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, en réponse aux propos du président français.

Il a également réagi à l'annonce d'une possible rencontre entre le Dalaï Lama et des responsables politiques français. « La Chine s'oppose fermement à toute forme de contact officiel du Dalaï Lama avec n'importe quel pays » a ajouté le porte-parole chinois.

Des propos qui ne sont pas anodins. La Chine hausse le ton, et en particulier en direction de la France, notamment après l'opération commando menée pendant la cérémonie de la flamme à Olympie par Reporters sans frontières.