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France / Justice

«L'ogre des Ardennes» devant ses juges

Article publié le 27/03/2008 Dernière mise à jour le 27/03/2008 à 15:16 TU

A l'ouverture de son procès, Michel Fourniret a brandi un papier sur lequel est inscrit «&nbsp;<em>Sans huis clos, bouche cousue&nbsp;</em>».(Photo : Reuters)

A l'ouverture de son procès, Michel Fourniret a brandi un papier sur lequel est inscrit « Sans huis clos, bouche cousue ».
(Photo : Reuters)

Le procès de Michel Fourniret s’est ouvert ce jeudi matin à la Cour d’assises de Charleville-Mézières, dans le nord-est de la France. Il durera deux longs mois. Dans le box : Michel Fourniret, 65 ans et son épouse, Monique Olivier, 59 ans, accusés lui, d’homicide, elle de complicité. Ils doivent répondre de sept meurtres de jeunes filles commis en France et en Belgique, entre 1987 et 2001, et de trois agressions. L’audience a débuté par un premier coup de théâtre.

Avec notre envoyée spéciale à Charleville-Mézières

La presse l’a surnommé « l’ogre des Ardennes », il est maintenant devant ses juges. Le procès de Michel Fourniret s’est ouvert ce matin à la Cour d’assises de Charleville-Mézières, dans le nord-est de la France. Il durera deux longs mois. Dans le box : Michel Fourniret, 65 ans, cheveux blancs et barbe grise, en pull bleu et son épouse, Monique Olivier, 59 ans, coiffure courte. Ils sont accusés lui, d’homicide, elle de complicité. Ils doivent répondre de sept meurtres de jeunes filles commis en France et en Belgique, entre 1987 et 2001, et de trois agressions. L’audience a débuté par un premier coup de théâtre.

Après s’être incliné avec émotion devant les familles de victimes, le président de la cour, Gilles Latapie, s’est adressé à Michel Fourniret : « Entrez monsieur Fourniret ». Michel Fourniret est apparu, bras croisés dans le box de verre des accusés. Premier coup de théâtre dès l'ouverture de l'audience : Fourniret refuse de décliner son identité. Il plaque alors sur la vitre une feuille de papier, sur laquelle on peut lire : « Sans huis clos, bouche cousue ». Il avait en effet demandé que les audiences se déroulent à huis clos.

Fourniret a réitéré plusieurs fois cette comédie, digne des grands films muets, puis au cours de l’audience, il a fait remettre au président de la cour, une feuille roulée, à la manière d’un parchemin cacheté. Il a alors pris la parole demandant à ce que cette missive soit lue à voix haute.

Le président de la cour, visiblement étonné, a refusé, se contentant d’un simple : « C’est joliment fait, pas question que Fourniret mène les débats ». Autre moment attendu, la présence bien sûr de Monique Olivier. Elle a accepté elle, de parler. Elle l’a fait de manière hachée, en bredouillant.

Michel Fourniret et Monique Olivier, ce couple uni par les liens du mariage et par un pacte criminel scellé il y a 19 ans, est aujourd’hui réuni dans le même box.

Michel Fourniret encourt la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 30 ans. Monique Olivier risque, elle aussi, la prison à vie.

     

A écouter

Michèle Agrapart-Delmas

Psychocriminologue, expert judiciaire près la cour d'appel de Paris

« Ces multi-récidivistes ou tueurs en série, sont des tueurs de l'extrême, ils ne s'arrêtent jamais. Ils sont capables de toutes les horreurs et ils agissent sans mobile décelable sauf si le mobile est le viol. »

27/03/2008 par Eléonore Guerin

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