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Otages en Colombie

Inquiétude, tumulte et rumeurs

Article publié le 02/04/2008 Dernière mise à jour le 02/04/2008 à 08:00 TU

Un soldat colombien devant le dispensaire où Ingrid Betancourt avait consulté un médecin récemment.(Photo: AFP)

Un soldat colombien devant le dispensaire où Ingrid Betancourt avait consulté un médecin récemment.
(Photo: AFP)

Dans son message adressé au chef des Forces armées révolutionnaires en Colombie (FARC), le président français Nicolas Sarkozy a annoncé l'envoi d'une mission humanitaire dotée de moyens médicaux, pour faciliter la libération et le cas échéant apporter des soins à Ingrid Betancourt. Mais des interrogations subsistent au sujet du lieu de détention de l’otage et également sur les chances de réussite d'une telle mission.

C’est un flou total. D'abord, sur l’endroit où se trouve Ingrid Betancourt. Selon les déclarations d'un gradé colombien retranscrites par l'AFP, les opérations pour encercler l'endroit où se trouve l'otage avancent dans une zone de forêt au sud-est de la Colombie. Mais il n'y a aucune trace d'elle.

Ensuite, il y a les conditions dans lesquelles pourrait se dérouler l'opération médicale humanitaire imaginée par la diplomatie française. Selon le président Alvaro Uribe, il faut d'abord que l'armée colombienne réussisse à localiser les détenus, et que les opérations militaires s'interrompent. Une fois le lieu de détention encerclé, dit Uribe, on appellerait les humanitaires pour qu'ils aillent voir comment pourrait se dérouler le processus de libération. En d'autres termes, Uribe voit la mission humanitaire française comme un appendice des mouvements de l'armée colombienne.

Désordre et confusion

Autre point très flou, le rôle de la Croix-Rouge. Selon Alvaro Uribe, elle accompagnerait les Français. Mais les représentants de la Croix-Rouge à Bogota disent n'être au courant de rien et semblent vouloir rester à l'écart.

Enfin, et c'est très important, les FARC, qui auront de toute façon le dernier mot, n'ont rien dit, n'ont pas réagi au message de Nicolas Sarkozy. La dernière déclaration de Manuel Marulanda, rapportée par un autre chef des FARC, était pour constatée qu'après la mort de Raul Reyes, il y a un mois, le processus de négociation était très mal en point.

Des informations non confirmées

Les dernières informations sûres sur l’état de santé d’Ingrid Betancourt sont celles qui ont été transmises par les derniers otages à l'avoir vue et qui ont été libérés depuis. Selon l’un d’entre eux, Luis Eladio Perez, qui était sur l'antenne de RFI la semaine dernière, Ingrid Betancourt va très mal. Elle souffre en particulier d'une hépatite B.

Pour le reste, qu'on l'ait vue dans un poste de santé de la région du Guaviaré, portée par des guérilleros, qu'un paysan lui ait touché la main à un autre endroit, qu'elle souffre d'un problème cardiaque, qu'elle soit en grève de la faim et des médicaments, tout cela n'est que rumeur. Il n'y a absolument aucune information vérifiée et confirmée sur l’état de santé d’Ingrid Betancourt.

Dossier spécial

Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis six ans.(Photo : DR)

A écouter

Fabrice Delloye

Ancien mari d'Ingrid Betancourt

« Les FARC doivent réagir parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de laisser Ingrid mourir sinon leur combat n'aurait strictement plus aucun sens. »

02/04/2008 par Stefanie Schüler

Hervé Marro

Porte-parole du comité de soutien d'Ingrid Betancourt

« Nicolas Sarkozy nous démontre qu'il ne va pas abandonner Ingrid Betancourt, et que la France ne la laissera jamais mourir. »

02/04/2008 par Stefanie Schüler

Jacques Thomet

Ancien correspondant de l'AFP à Bogota et auteur de plusieurs livres, notamment sur Ingrid Betancourt

« Des guérilleros colombiens des FARC, dont certains sont accusés d'avoir commis des crimes contre l'humanité, pourraient demain se retrouver en France, dans les rues de nos villes. »

02/04/2008 par Stefanie Schüler