par RFI
Article publié le 03/04/2008 Dernière mise à jour le 03/04/2008 à 04:24 TU
Manifestation de professeurs à Lyon le 2 avril à Lyon : l'Education nationale n'est pas épargnée par les réformes du gouvernement visant à réduire le nombre de postes.
(Photo : Reuters)
« On arrête de jouer avec les mots, on est en plein dans la rigueur », entend-on chez les socialistes, qui tirent le signal d'alarme : la rigueur est là. Un vocabulaire aussitôt contestée par la majorité : « On ne va pas augmenter les impôts, donc ce n'est pas de la rigueur. En revanche c'est une gestion rigoureuse ». Rigoureuse, entendez la nuance.
Mais au-delà des mots, l'opposition est formelle : tout cela est la faute du paquet fiscal, voté l'été dernier, et reconduit d'année en année. Pour Arnaud Montebourg, « c'est la facture qui arrive pour les classes moyennes et populaires. Le gel des crédits de 7 à 8 milliards n'est qu'un hors d'oeuvres face au plat de résistance qui s'annonce, et vous allez voir que mois après mois, les mauvaises nouvelles vont s'accumuler ». Et le député de conclure : « Il y a devant nous un scénario explosif de crise politique dans le pays qui se profile ».
Mais pas question, à droite, de toucher au paquet fiscal. Et les marges de manoeuvre, on le sait, s'annoncent délicates. Pour Jérôme Chartier, « Monsieur pouvoir d'achat » à l'UMP, il s'agit désormais de respecter une des promesses du candidat Sarkozy : « Les Français nous ont confié ce mandat, ils nous ont dit : "trop d'argent est dépensé par l'Etat, faites des économies, faites en sorte qu'on dépense moins d'argent". Et ce ne sont pas seulement les Français qui le disent, l'Europe aussi dit : "vous dépensez trop d'argent, vous empruntez trop d'argent, aujourd'hui il faut que cela cesse, que vous empruntiez moins d'argent"... »
Moins d'argent dans les caisses, alors que les effets de la crise financière mondiale ne se seraient pas encore manifestés en France : c'est effectivement un travail rigoureux qui attend le ministre du Budget.