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Otages en Colombie

Hugo Chavez revient

par  RFI

Article publié le 04/04/2008 Dernière mise à jour le 05/04/2008 à 16:06 TU

Lorenzo Delloye, fils d'Ingrid Betancourt, dans les studios de RFI le vendredi 4 avril.(Photo : RFI)

Lorenzo Delloye, fils d'Ingrid Betancourt, dans les studios de RFI le vendredi 4 avril.
(Photo : RFI)

« Courage maman ! » c'est le dernier message envoyé par le fils d'Ingrid Betancourt, Lorenzo Delloye qui demande encore à la guérilla de faire un geste. De son côté, Bernard Kouchner répète son leitmotiv : « Essayer, essayer, encore essayer ». Le chef de la diplomatie française qui ne voit rien d'autre comme solution que d'interpeller encore et encore les FARC pour qu'ils libèrent Ingrid Betancourt. Même s'il avoue que l'envoi d'une mission humanitaire en Colombie est risquée.

« Allons-y président Sarkozy, allons dans le Caguan » a lancé Hugo Chavez en référence à l'une des régions colombiennes de prédilection des FARC, pour marquer sa volonté d'aider les autorités françaises à secourir Ingrid Betancourt.

Le président vénézuélien, que son homologue français avait contacté mercredi, a cependant assorti son offre de service d'énormes réserves, parce que, explique-t-il, la guerilla a totalement perdu confiance.

Le président vénézuélien Hugo Chavez(Photo : AFP)

Le président vénézuélien Hugo Chavez
(Photo : AFP)

D'une part, il conseille à son interlocuteur à Paris de convaincre aussi George Bush, qui peut faire beaucoup d'après lui pour qu'évolue la situation. D'autre part, il avoue n'avoir plus de contact avec Yvan Marquez, l'un des chefs des FARC venu à Caracas dans le cadre de la médiation de l'an dernier. Et, ajoute-t-il, il se refuse à les rétablir si c'est pour faciliter la tâche de l'armée colombienne et des bombes intelligentes. Allusion très claire au sort de Raul Reyes abattu il y a un mois.

Cette proposition de médiation très conditionnelle est faite par le président vénézuélien, en même temps que sont publiés sur internet des messages négatifs signés de commandants des FARC. Messages qui semblent toutefois décalés par rapport au dernier appel lancé par Nicolas Sarkozy et, sans doute, rédigés antérieurement à mardi soir.

L'Anncol, une agence très spéciale

Anncol est une agence colombienne d'extrême gauche basée à Stockholm et que l'on sait proche des FARC. Elle a réagi à l'initiative française de façon négative, mi-ironique mi-hostile, ce qui n'augure pas très bien de la mission qui se trouve actuellement en Colombie, même si l'agence précise qu'elle ne sait pas si les FARC sont au courant.

Alors, que dit précisément Anncol ? Qu'il est étonnant que le président Sarkozy soit aussi « ingénu » et que le CICR, le comité international de la Croix-Rouge, l'accompagne dans une aventure aussi dangereuse. Car, ajoute Anncol, qui va donner les coordonnées d'Ingrid Betancourt aux envoyés du président français ? Et où vont atterrir les hélicoptères s'il n'y a même pas d'accord sur une procédure ?

Non contente d'insister sur ces difficultés techniques, Anncol met en doute la sincérité de la France parce que d'abord, dit-elle, c'est un pays capitaliste qui a un président de droite, ensuite, c'est un appel d'officiels français qui, d'après elle, a permis de localiser et de bombarder il y a un mois le camp de Raul Reyes.

Cette insinuation avait déjà été faite au lendemain de la mort du numéro deux des FARC, par Piedad Cordoba, la sénatrice colombienne de gauche, très proche du dossier des otages, mais l'ambassade de France à Bogota l'a catégoriquement démentie.

A écouter

Astrid Betancourt

soeur d'Ingrid

« Je crois qu'il y a des certitudes, l'état d'Ingrid est grave, c'est une évidence pour tous. Maintenant sur les rumeurs qui ont circulé ces derniers jours, rien n'a pu être confirmé ni vérifié. »

04/04/2008

Dossier

Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis six ans.(Photo : DR)