Otages en Colombie

Ingrid Betancourt : l'ex-médecin des FARC témoigne

par  RFI

Article publié le 05/04/2008 Dernière mise à jour le 05/04/2008 à 16:00 TU

Depuis plusieurs jours, les informations sur l'état de santé d'Ingrid Betancourt se font de plus en plus inquiétantes. Et une nouvelle, donnée vendredi soir par la télévision colombienne, n'est pas faite pour rassurer ces proches : Ingrid Betancourt souffrirait du paludisme, d'une inflammation du foie et de dénutrition. Son état serait très grave. Ce diagnostic a été fait par un médecin de la guérilla qui aurait été arrêté la semaine dernière par l'armée colombienne.

Un manifestant prie en face du portrait d'Ingrid Bétancourt, placé au dessus de la statue de Simon Bolivar, à Bogota.
(Photo : Reuters)

Selon Heiver Uriel Rodriguez, Ingrid Betancourt est atteinte, outre de son hépatite B, de deux formes de paludisme - dont celui que l'on appelle la « malaria cérébrale », la forme la plus sévère - ainsi que d'une grave gastrite chronique. Ces maladies ont des conséquences extrêmement pénibles pour l'otage,qui souffre de douleurs aiguës sous les côtes au niveau du foie et à l'estomac.

Voilà le diagnostic que ce médecin des FARC a noté dans un document, daté du 2 avril et remis aux autorités colombiennes pour bénéficier d'une protection judiciaire. Car, selon la Radio colombienne Caracol, Heiver Uriel Rodriguez aurait déserté la guérilla. Il se serait présenté le 27 mars à un poste de police dans la commune de Mosquera, au nord-est de Bogota, où il a été immédiatement arrêté.

Toujours d'après les informations de Caracol, ce déserteur aurait été en charge des avortements au sein des FARC. Avortements forcés, car on sait que les guérilléras n'ont pas le droit d'avoir des enfants.

Mais en dépit de son diagnostic très précis sur l'état de santé d'Ingrid Betancourt, de nombreuses questions restent ouvertes. Heiver Uriel Rodriquez affirme avoir personnellement soigné la franco-colombienne mais ne donne aucune précision sur le lieu ni la date de cette consultation.

De son côté, le gouvernement colombien affirme avoir arrêté ce guérilléro il y a deux semaines déjà. On peut donc se poser la question à savoir pourquoi les informations sur l'état de santé d'Ingrid Betancourt ne sont divulguées que maintenant par Bogota.