Colombie
La justice aux trousses des réseaux paramilitaires
par RFI
Article publié le 08/04/2008 Dernière mise à jour le 08/04/2008 à 10:49 TU
Le sénateur Guillermo Leon Gaviria Zapata a été arrêté lundi soir sur ordre de la Cour suprême qui instruit contre lui un dossier en raison de ses liens avec les paramilitaires colombiens. C'est le 27e membre du Congrès colombien à être incarcéré.
(Carte : M. Gilles-Garcia/RFI)
Il ne reste plus grand chose de l'honorabilité du Congrès colombien, élu il y a deux ans. 27 députés et sénateurs sont en effet en prison. C'est 10% du total des effectifs parlementaires. Ils sont encore plus nombreux à être sous le coup d'enquêtes judiciaires, une bonne cinquantaine.
Ce triste bilan est le résultat des investigations menés par la justice colombienne qui s'intéresse de très près aux liens entre la classe politique et les milices paramilitaires d'extrême droite.
Massacres et exactions
Ces milices avaient vu le jour dans les années 80 pour défendre les grands propriétaires terriens contre le racket des divers mouvements de la guérilla colombienne. Très vite, elles se sont transformées en mouvement politique et militaire, terrorisant les populations paysannes, multipliant les massacres et les exactions, poussant à l'exode vers les villes des millions d'habitants des zones rurales.
Il y a trois ans, le Parlement votait une loi baptisée « justice et paix » impliquant le dépôt des armes par les 32 000 membres des milices.
Depuis, la justice colombienne fait son travail. Certains des chefs paramilitaires ont été condamnés. Et des liens avec les parlementaires ont été découverts. Ils sont impliqués dans des affaires de fraude électorale, dans des mécanismes de financement des paramilitaires et parfois même dans des massacres.
