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Pologne / Holocauste

Ghetto de Varsovie : Marek Edelman, le dernier insurgé

Article publié le 15/04/2008 Dernière mise à jour le 15/04/2008 à 08:33 TU

Marek Edelman, devant le monument aux héros de l'insurrection du ghetto de Varsovie, le 19 avril 2007.(Photo : AFP)

Marek Edelman, devant le monument aux héros de l'insurrection du ghetto de Varsovie, le 19 avril 2007.
(Photo : AFP)

Les cérémonies du 65e anniversaire de l'insurrection du ghetto de Varsovie ont lieu ce mardi dans la capitale polonaise en présence notamment du président israélien Shimon Peres, du secrétaire américain à la Sécurité nationale Michael Chertoff et du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Ce dernier remettra les insignes de la Légion d'honneur à Marek Edelman, dernier survivant des commandants de l'insurrection du ghetto de Varsovie.

Avec notre correspondante à Varsovie, Amélie Poinssot

Rien ne l’agace tant que les commémorations et le mot héroïsme le fait bondir. Et pourtant, Marek Edelman, 89 ans, faisait partie des cinq commandants à avoir dirigé quelques deux-cents juifs contre l’ennemi allemand en avril 1943. Les nazis avaient alors déjà envoyé à la mort les trois-quarts des 450 000 juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie : le soulèvement était perdu d’avance.

« Nous ne voulions pas passer pour des sous-hommes, alors nous avons tiré », dit-il aujourd’hui. Après la guerre, quand la plupart des survivants de l’holocauste quittent la Pologne, lui décide de rester. Cardiologue, Marek Edelman consacre sa carrière à sauver des patients condamnés et réalise des opérations inédites.

Membre actif de l’opposition au régime communiste, il s’est mis ensuite à dénoncer régulièrement les conflits ethniques de par le monde, sans jamais craindre de choquer. Ainsi, en 2002, il demande aux organisations palestiniennes de cesser les attentats-suicide, faisant un parallèle entre leur combat et celui qu’il menait au sein du ghetto. Il a suscité l’indignation en Israël, un Etat qu’il critique volontiers.

L'insurrection du ghetto de Varsovie

Ils savaient qu'ils ne pouvaient pas gagner. Ils voulaient juste retarder les convois pour les camps d'extermination. Le 19 avril 1943, plus de 200 jeunes garçons et filles juifs prennent les armes contre leurs bourreaux. Depuis près de trois ans, les nazis enferment dans 4 kilomètres carrés, un demi-million de Juifs polonais et les exterminent méthodiquement.  

Ce jour-là, les nazis décident de liquider le camp. 3 000 soldats franchissent les portes de l'enceinte pour tuer 60 000 Juifs. Ils ne s'attendent pas à trouver des centaines de jeunes gens, armés tant bien que mal et prêts à mourir dans la dignité. Les Allemands doivent battre en brèche. Commence alors une véritable guérilla. De cachettes en passages secrets, toute la population du ghetto aide les insurgés.

Les combats font 7 000 morts, la plupart brûlés vifs au lance-flamme. Un mois plus tard, les survivants sont envoyés dans le camp d'extermination de Treblinka. Seuls 40 combattants arrivent à s'échapper, par les égouts.