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France / Immigration

Des travailleurs sans-papiers font grève pour être régularisés

par  RFI

Article publié le 16/04/2008 Dernière mise à jour le 16/04/2008 à 05:22 TU

Une première en France : des sans-papiers se sont mis en grève. Il s'agit de quelque 300 employés, soutenus par le syndicat CGT et par l'association « Droits Devants ! ». Ils ont un contrat de travail, mais ont été embauchés avec de faux papiers. Ils demandent donc leur régularisation. Mardi, à Villejuif, en région parisienne, ils étaient près d'une centaine à se rassembler.

Des salariés sans-papiers d'entreprises du Val-de-Marne et de l'Essonne sont rassemblés, le 15 avril 2008 à Villejuif, à la Maison de la propreté, pour demander leur régularisation.( Photo : AFP )

Des salariés sans-papiers d'entreprises du Val-de-Marne et de l'Essonne sont rassemblés, le 15 avril 2008 à Villejuif, à la Maison de la propreté, pour demander leur régularisation.
( Photo : AFP )

 A Villejuif, ils étaient près d'une centaine, la plupart originaires d'Afrique de l'Ouest, a être allés réclamer leur régularisation. Camara Cekuma, Ivoirien, travaille dans une entreprise de nettoyage en France depuis trois ans et six mois. « On est en grève et on a décidé, avec quelques collègues, d'aller jusqu'au bout pour obtenir les papiers ».

Souvent, les patrons ferment les yeux sur la situation de leurs employés. Une attitude dénoncée par le Malien Diakite Amadel, délégué syndical dans l'entreprise Paris Store et régularisé depuis près d'un an. « Un Traoré ne peut pas devenir un Koulibali. On a plein de preuves qu'ils montrent deux ou trois noms différents. Les patrons savent bien qu'on est des sans-papiers et qu'on bosse.»

D'un autre côté, certains employeurs licencient leurs salariés quand ils s'aperçoivent de leur situation. Ce fut le cas de Konte Cekili, employé dans la voirie pendant sept ans. « On travaille, on cotise comme tout le monde, et on se retrouve licencié sans aucun droit, sans rien. Cela fait près de onze mois que je ne travaille plus. Comment je fais pour manger ?»

On considère qu'aujourd'hui, en France, une grande majorité des centaines de milliers de personnes en situation irrégulière occupent un emploi.

Raymond Chauveau, syndicaliste CGT, à propos de la grève des sans-papiers

« Il y a toute une catégorie de population qui travaille et qui vit avec la peur au ventre. Des travailleurs taillables, corvéables et flexibles à merci. Cette flexibilité génère du surprofit pour les patrons. Le mouvement syndical a l'obligation de prendre en compte ces travailleurs ».

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16/04/2008 par Oanna Favennec