par RFI
Article publié le 16/04/2008 Dernière mise à jour le 17/04/2008 à 00:18 TU
Avec la nomination de Youssouf Saleh Abbas, le président Déby a voulu envoyer un signal en direction de l'opposition mais aussi de la communauté internationale. Alors que l'on reprochait à Delwa Kassiré Coumakoye son peu d'empressement à mettre en oeuvre les accords du 13 août 2007 signés entre le pouvoir et l'opposition, Youssouf Saleh Abbas a inscrit cette priorité en haut de son agenda.
« J'irai vers les responsables politiques qui ont signé cet important accord, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition, pour construire avec eux un gouvernement d'action capable de régler les problèmes quotidiens des Tchadiens...».
Dès sa prise de fonctions, le nouveau Premier ministre entend consulter les cadres de la CPDC, la coalition de l'opposition, et pourquoi pas, espère-t-il, en convaincre certains de le rejoindre au sein du gouvernement.
Selon les accords du 13 août 2007, l'opposition et le pouvoir doivent mettre en place les instruments pour réviser les listes électorales et créer une commission électorale indépendante en vue d'organiser des législatives transparentes.
Youssouf Saleh Abbas saura-t-il mener à bien cette mission ? Son profil plaide en sa faveur. Homme d'expérience, il fut tour à tour directeur de cabinet de Goukouni Oueddeï, vice-président de la Conférence nationale souveraine en 1993. Il fut aussi opposant et membre d'un mouvement rebelle, le MDJT.
Jusqu'à présent, il occupait les fonctions de conseiller diplomatique du chef de l'Etat, chargé plus particulièrement des relations avec la force européenne (Eufor). Enfin, son origine ouaddaienne, la région a l'est du Tchad, devrait aussi lui permettre d'envoyer un signal à cette région d'où sont originaires plusieurs des mouvements armés qui contestent le régime d'Idriss Déby.