France

Sarkozy : 90 minutes pour convaincre

par  RFI

Article publié le 24/04/2008 Dernière mise à jour le 24/04/2008 à 14:19 TU

Nicolas Sarkozy sera devant les caméras avec deux ambitions affichées : apparaître comme le président des réformes et confirmer, malgré les difficultés, que le travail entamé sera poursuivi. Un an après son élection, 72% des Français ne seraient pas convaincus par le bilan du président français. Il est donc urgent de tenter de leur donner un peu de perspective : préciser les réformes déjà engagées et faire de la pédagogie sur celles à venir.

Le président de la République, Nicolas Sarkozy. (Photo : Reuters)

Ne pas laisser aux autres le soin de faire le bilan. C'est sans doute la première préoccupation de Nicolas Sarkozy et la raison pour laquelle il sera devant les caméras avec deux ambitions affichées : apparaître comme le président des réformes et, confirmer, dans une période particulièrement difficile, que le travail entamé sera poursuivi.

Volonté de rassurer, donc. Volonté de rappeler également, que malgré les mauvais sondages, malgré le changement de style et malgré le silence qu'il s'est imposé à lui-même, Nicolas Sarkozy reste le patron.

72% des français ne seraient pas convaincus par son bilan. Il est donc urgent de tenter de leur donner un peu de perspective. Les responsables de l'UMP avancent quelques arguments pour expliquer la situation. « Le président a fait énormément de choses en même temps, jugent-ils, c'est peut-être cela qui a dérouté nos concitoyens ».

Nicolas Sarkozy donnera donc des précisions sur les réformes réalisées : justice, immigration, régimes spéciaux des retraites, par exemple. Et il fera un peu de pédagogie pour celles à venir : hôpital, santé, revenu de solidarité active, environnement, défense et modernisation des institutions et du marché du travail.

Grand oral télévisuel, mode d'emploi

Fini le « classique duo » de présentateurs qui interview le chef de l'Etat. Le président Sarkozy a choisi d'innover pour, sans doute mieux convaincre du bien fondé de son action, à l'heure où les difficultés s'accumulent. Ce sont donc cinq journalistes, dont trois spécialistes des questions économiques, des questions sociétales mais également des questions de politique étrangère qui animeront « ce grand oral » du président. Durant une heure et demi, la formule, là encore, a été également rallongée : « Tous les sujets seront abordés », promet l'Elysée, de la Chine au pouvoir d'achat des Français. Un exercice, l'interview dans lequel, en tout cas Nicolas Sarkozy excelle. Très à l'aise, toujours dans ses face à face avec la presse, très bon rhéteur, il profitera assurément de l'opportunité qui lui est ainsi donnée de passer en revue tous les grands thèmes, pour donner la priorité à « l'explication » notamment des réformes, « si mal comprises par l'opinion », déplore l'Elysée. Le président devrait également exposer sa feuille de route pour les mois à venir. Message adressé directement aux Français. Comme l'Elysée, les chaînes de télé les attendent nombreux devant leur petit écran. Onze millions avaient suivi sa dernière grande interview télévisée en juin dernier.