Article publié le 24/04/2008 Dernière mise à jour le 25/04/2008 à 13:32 TU
Lors de son intervention télévisée, le président Sarkozy a reconnu la « déception » des Français et ses propres « erreurs », et quelques erreurs de communications tout en soulignant le contexte international difficile en matière économique. Mais le chef de l’Etat est resté très ferme sur sa volonté de mener à terme les réformes prévues. En outre le président Sarkozy a démenti les rumeurs de mésentente avec François Fillon en déclarant que ce dernier « est un bon Premier ministre » avec qui le président travaille « main dans la main ». Par ailleurs François Fillon est chargé de déposer dans les 15 jours « un texte sur l'intéressement ». Une « entreprise qui distribuera une partie de ses bénéfices à ses salariés paiera moins d'impôts sur les bénéfices ».
sur son impopularité
« Sans doute, on n'a pas assez expliqué ; sans doute, moi-même j'ai fait des erreurs. »
sur le contexte économique défavorable
« La France a à faire face à un quadruple choc ; ce que j'en tire comme conclusion c'est que ce quadruple choc ne fait que nécessiter des réformes, des changements et des adaptations. »
sur le pouvoir d'achat
« Il y a des entreprises qui font profits souvent considérables et c'est tant mieux ; mais il faut que chaque salarié puisse en profiter. »
sur le RSA (Revenu de solidarité active)
« Toute personne titulaire d'un minima social pourra le garder même s'il reprend un emploi, c'est-à-dire qu'il pourra cumuler le revenu de son emploi et les allocations. »
sur la régularisation des sans papiers
« Il n'est pas question que nous fassions une régularisation globale parce que la régularisation globale conduit à la catastrophe. »
sur la maîtrise de l'immigration
« On a besoin d'étrangers, il faut des quotats pour une immigration économique plutôt qu'une immigration familliale. »
Politique internationale
Le président de la République s’est dit « choqué par ce qui s'est passé au Tibet ». Concernant l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne Nicolas Sarkozy indique qu'il « ferait un référendum » si « la question se posait » en rappelant son opposition à une telle adhésion. En tant que chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy estime qu’il ne devrait pas parler au mouvement islamiste palestinien Hamas, ni au président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, en raison de leurs déclarations sur Israël. Le chef de l'Etat a par ailleurs repoussé l'idée d'un dialogue avec les talibans afghans.
sur le Tibet
« J'ai été choqué par ce qui s'est passé au Tibet et je l'ai dit au président chinois. »
sur le boycott des Jeux Olympiques
« Je ne dis pas ce que je ferai pour la cérémonie des Jeux Olympiques pour deux raisons : la première, c'est que je veux donner toutes les chances au dialogue de se nouer. »
sur le dialogue avec le Hamas
« Je crois que je ne dois pas parler au Hamas parce que je n'ai pas le droit de parler à une organisation qui a annoncé qu'elle voulait rayer Israël de la carte. »
sur l'entrée de la Turquie à l'UE
« La Cappadoce n'est quand même pas une grande région européenne. Il faudra se donner du mal pour m'expliquer que les frontières de l'Europe, c'est sur l'Irak et sur la Syrie. »
sur l'Afghanistan
« L'immense majorité des Afghans ont besoin de la coalition qui se touve sur place pour leur éviter le drame qu'a été l'arrivée des talibans. »
Réactions politiques et syndicales
Comme souvent après ce genre d'intervention, les réactions sont convenues. Du côté de la majorité présidentielle (UMP) on applaudit la prestation du chef de l'Etat. Pour le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer : « Nicolas Sarkozy s'est montré convaincant, pédagogue, déterminé à remplir le mandat pour la réforme confié par les Français ». A gauche, la dirigeante du Parti communiste français, Marie-George Buffet estime que le Président avait répété « ce qu'il dit depuis un an, malgré l'échec de sa politique et malgré les souffrances qu'elle provoque. ». Même tonalité au Parti socialiste. Quant aux syndicats, ils n'ont été guère convaincus de la défense par Nicolas Sarkozy de sa politique.
Député UMP de la Drôme
« Maintenant, il faut éclairer la mise en oeuvre, le réalité, les résultats des quatre années qui viennent. »
Porte-parole du Parti socialiste
« On a un Président qui a cité beaucoup de chiffres, qui a évoqué le contexte international, mais à aucun moment il n'a remis en cause les décisions qui ont été prises... »
Secrétaire général de FO
« Le président de la République n'a pas apporté de perspective, une visibilité ou une lisibilité. »
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