Prolifération nucléaire

L’AIEA lance une enquête sur un réacteur nucléaire en Syrie

Article publié le 25/04/2008 Dernière mise à jour le 25/04/2008 à 23:28 TU

Cette photo non datée, montrée par des officiels américains le 24 avril 2008 à Washington, représente ce que des responsables de la CIA qualifient de réacteur nucléaire syrien construit avec l'aide des Nord-Coréens.
(Photo : AFP)

L'AIEA décide d’ouvrir une enquête après l'annonce hier par la CIA de preuves selon lesquelles la Syrie aurait construit un réacteur nucléaire avec l'aide de Pyongyang. Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed el-Baradei, a également affiché ses regrets de ne pas avoir été informé plus tôt de cette affaire. Construit sur un modèle nord-coréen, le réacteur aurait été destiné à produire du plutonium en vue de la fabrication de l'arme nucléaire. Il aurait été détruit depuis par un raid israélien sur le site, le 6 septembre 2007. De son côté, l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU, Bachar Jaafari, tout en démentant les allégations américaines selon lesquelles Damas aurait reçu une aide de la Corée du Nord dans le domaine nucléaire, a affirmé que son pays continuera à coopérer avec l'AIEA.

Avec notre correspondant à Vienne, Christian Fillitz

Le patron de l'Agence atomique, Mohamed el-Baradei, a promis une enquête sur la véracité des affirmations américaine et israélienne. Un dossier qui, selon ses mots, « sera traité avec le sérieux qu'il mérite ».

Au passage, M. Baradei a critiqué les Etats-Unis pour ne pas avoir fourni ces informations à temps à l'AIEA qui aurait pu enquêter sur place. Dans le même temps, il a rappelé à la Syrie ses obligations à informer l'AIEA de tout projet de construction d'une installation nucléaire.

Des travailleurs nord-coréens sur le site syrien

Enfin, Israël est critiqué pour avoir eu recours à la force pour détruire un bâtiment suspect lors d'un raid aérien, le 6 septembre 2007. Sans passer par l'Agence, Israël avait fourni une vidéo à Washington montrant, selon la presse américaine, des travailleurs nord-coréens sur le site déjà repéré par satellite, sans que les services américains sachent de quoi il s'agissait vraiment.

Selon ces documents, la centrale était proche de l'état de fonctionner en août, soit un mois avant la frappe israélienne, sans être pour autant munie de combustible à l'uranium.